les grâces endormies
les genèses et les constellations
les créations audacieuses, les fugues,
la licorne, la chasse, l’incendie,
les lacs,
les voix les voix
sont sur la terre
que moi je vois de loin
en me penchant par la fenêtre
au dernier étage.
Je ne peux pas descendre, il n’y a pas d’escalier ;
ni ne peux sauter parce qu’après
mutilée estropiée je ne pourrais plus marcher.
Je m’efforce de voir la mer.
*
Tutte le morti terrestri
le grazie addormentate
le genesi e le costellazioni
le creazioni proterve, le fughe,
l’unicorno, la caccia, l’incendio,
i laghi,
le voci le voci
sono nella tua terra
che io vedo da lontano
sporgendomi dalla finestra
all’ultimo piano.
Non posso scendere, ché non ci sono scale ;
né posso saltare perché dopo
mutilata storpia non potrei camminare.
Mi sforzo di vedere il mare.
***
Patrizia Cavalli (née en 1947 à Todi, Italie) – Le mie poesie non cambieranno il mondo (Einaudi, 1974) – Mes poèmes ne changeront pas le monde (Editions des femmes, 2007) – Traduit de l’italien par Danièle Faugeras et Pascale Janot.