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Un radical historique rejoint la majorité [Actu]

Publié le 05 février 2020 par Jyj9icx6

Un radical historique rejoint la majorité [Actu]

La photo centrale montre le président avec le roi d'Espagne
et annonce en titre la nomination de Ricardo Alfonsín
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Ricardo Alfonsín est un ténor de la UCR (Unión Cíviva Radical), le plus vieux parti argentin, qui s’est fondé en 1891 pour lutter contre la corruption (inimaginable) de la Generación del Ochenta (le groupe au pouvoir entre 1880 et 1916), pour l’État de droit et l’élargissement démocratique en Argentine. Ricardo Alfonsín est aussi le fils de Raúl Alfonsín, le premier président argentin après la fin de la dernière dictature militaire, en décembre 1983.
Pendant tout le mandat de Mauricio Macri (2015-2019), alors que son parti appartenait à la coalition de gouvernement (1), il a toujours manifesté une distance vis-à-vis de la politique de la majorité à laquelle il était censé appartenir : la politique sociale, la politique industrielle, la politique financière et la politique étrangère, notamment cette question que Macri a complètement laissé tomber, la souveraineté argentine sur les îles Malouines, qui font partie constitutionnellement du territoire national.
Sans grande surprise, il vient de rallier officiellement la nouvelle majorité en acceptant la mission d’ambassadeur argentin auprès du gouvernement espagnol. Cette nomination lui vaut de vertes critiques de la part de plusieurs de ses compagnons radicaux mais il n’en tient guère compte. E, janvier, il avait averti tout le monde qu’il verrait comment il allait évoluer s’il voyait la UCR continuer à soutenir Macri (avec tous les scandales qui se révèlent à son sujet les uns derrière les autres). Or Alfredo Cornejo, le président du parti et ex-gouverneur de Mendoza, reste ancré à droite et développe des argumentations qui asservissent le parti à l’esprit néolibéral qui règne sur le monde.
Le président Alberto Fernández a présenté hier le prochain ambassadeur au roi Felipe VI, lors de sa visite officielle en Espagne (2), avec une formule qui fait fi du protocole traditionnel : « Je t’ai amené un ami », a-t-il déclaré au roi d’Espagne (3).
Pour en savoir plus : lire l’article de Página/12 lire l’article de La Prensa lire l’article de Clarín lire l’article de La Nación
(1) Sous Mauricio Macri, l’ambassadeur argentin auprès de l’UNESCO était lui aussi un membre de l’UCR : Rodolfo Terragno, un juriste qui se pique de faire de l’histoire et signé plusieurs ouvrages quelque peu romancés autour de la figure de José de San Martín. (2) Il est en France depuis ce matin. Il a petit-déjeuné avec des chefs d’entreprise et déjeuné avec Emmanuel Macron qui lui a promis son soutien à la renégociation de la dette argentine auprès du FMI (et des créanciers privés). (3) Le protocole veut que le roi d’Espagne tutoie tout le monde mais en général, les autres le voussoient. Dans ce cas-ci, entre chefs d’État de langue espagnole et de deux pays où le tutoiement est de rigueur, on est passé au tu des deux côtés.

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