Dans les carnets de la vie
Les âmes se livrent
Nues pour l’éternité
Mais les questions demeurent sans réponse,
Interminablement.
Au bord du terrible gouffre final
Là où s’agite le grand océan inconnu
Le mystère reste total.
Quelques souvenirs survivront,
Un champ de blé sous les chaleurs de juillet,
Une rivière pure et froide dans la Provence éternelle,
Le chant des sirènes dans les oliviers,
Le bruit du tonnerre dans les montagnes catalanes
Et le sable infini des plages
Où tous les pas s’avanouissent.
Et puis bien sûr il y eut nos mains
Pour un instant unies
Et ces collégiales que nous visitions,
Amoureux des vitraux aux éclats de couleur,
Là où des saintes dénudées
Chantaient des cantiques mystiques
Sur des harpes de fortune.
Oui, que restera-t-il de toute vie
Quand la mer déferlera contre les falaises de la mort
Et emportera dans une gerbe d’écume
l‘inanité de tous les mondes ?
Il restera le rêve éternel
Et le désir inassouvi de notre rencontre improbable.