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Le Mouton : analyse sémantique et matrimoniale

Publié le 18 juillet 2008 par Francisbf

Continuons notre étude passionnée des animaux de nos contrées, et consacrons nous aujourd'hui au mouton.

Pour cela, il nous faut un mouton. N'importe lequel fera l'affaire. Pour aujourd'hui, nous utiliserons celui de M. F., poète-paysan de son état, un homme comme on n'en fait plus de nos jours et c'est bien dommage.

Approchons nous discrètement, en nous méfiant du sens du vent, et attelons-nous à la dissection de l'animal.

Saisissons-nous de notre outil de dissection favori, le coupe-syllabes, que l'on aura pris soin de désinfecter soigneusement au préalable, et tranchons notre mouton proprement en deux par le milieu.

Nous nous retrouvons avec deux bas-morceaux : d'une part, le mou, que l'on gardera pour le chat (ou, si l'on en a pas, que l'on fera revenir à la poêle avec des échalotes émincées et des cèpes au vinaigre), d'autre part, le ton.

Le ton pourrait être confondu avec l'adjectif possessif de la deuxième personne du singulier, ce n'est bien sûr pas le cas. Ce mouton n'est pas à toi, à moins que tu ne sois M. F., poète-paysan de ton état, homme rude et fier dans le regard bleu duquel perce une affection bourrue pour la nature et les bienfaits qu'elle nous apporte, en particulier le picrate premier prix du Lidl de Saint-Alban-Sur-Limagnole.

Pour être honnête, ça m'étonnerait un peu que tu sois M. F., à moins que tu aies appris à lire (dans ce cas, félicitations).

Non, le ton du mouton vient de ce qu'on le tond, c'est évident. Notons que les inventeurs du mouton étaient par nature plus portés sur la contemplation des soleils couchants sur les vertes prairies où s'ébattent paisiblement de douces génisses aux mamelles timides et douces que sur l'orthographe.

Je crois bien même que l'orthographe a été inventée bien après le mouton, ce qui expliquerait sans doute ce curieux phénomène lexical.

Car oui, le mouton se tond, comme le wombat se bat (du moins lorsque son territoire est menacé, par exemple par un jeune ornithorynque mâle chassé de son territoire par son père jaloux).

De la tonte du mouton, on tire de la laine, qui sent aussi mauvais que celle de M. F. après l'aïoli du mercredi soir chez tata Mémène (d'où son nom, une fois de plus mal orthographié). De cette laine, on fera des pelotes, qui feront la joie des petits chats coquins comme des grands garçons également coquins. Le stade suivant le pelotage est la confection à l'aide d'aiguilles à tricoter de layette pour le petit bébé qui en résulte si on ne s'en est pas prémuni, éventuellement à l'aide d'aiguilles à tricoter.

Il existe par ailleurs diverses variétés du mouton : le mouton femelle, qui est appelée brebis (ou Bichette, par M. F., qui est un homme très seul). La brebis porte généralement la culotte et tient les cordons de la bourse de son mari le bélier (avant sa transformation en mouton proprement dit par le vétérinaire, qui procède soit par ablation, soit par compression des vaisseaux sanguins par des pinces de Burdizzo).

Le bélier, lui, est en maison 1, et doit profiter de ce moment pour relancer une collaboration qui s'était relâchée depuis quelque semaines, et dialoguer avec sa partenaire, par exemple en lui fixant rendez-vous dimanche à 11 heures pour discuter de son poulet au citron, qu'elle avait fait trop épicé quand ils avaient reçu les Durand la semaine dernière. Eviter tout malentendu lui épargnera une transformation en mouton qui ne saurait qu'être nuisible à leur vie de couple.

Vous voici j'espère plus éclairés sur ce fier animal, si représentatif de notre société.


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