Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais LePaf est un Sisyphe heureux.
Dans la répétition infinie des mêmes tâches qui tissent le quotidien d’un ménage à tenir se nichent de petites variations dont certaines peuvent s’avérer dignes d’être narrées.
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Une ligne d’épaules bien parallèle au sol, une envergure de goéland, un ventre plat que de réguliers petits bossellements fusellent.
A première vue MonAîné dispose de quelques qualités athlétiques naturelles.
Dont il ne fait rien.
Ces longs muscles qu’aucun gras ne sépare de la peau ne servent le plus souvent qu’à se hisser dans son lit, triturer quelques appareils électroniques ou tourner des pages. Ce qui se rapprocherait le plus chez lui d’une activité sportive, outre les fréquentes séances de cent pas dont il honore le couloir, ce serait son coup de fourchette qu’il a fort vif et qui peut supporter un nombre infini d’allers et retours entre la bouche et l’assiette. Mais il est vrai que la distance entre les deux n’est pas toujours bien grande, en tout cas pas assez au goût DuPaf.
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MonPuîné est un peu jaloux. Il enchaîne les activités transpirantes, saute du tennis au parkour, du ping-pong au renforcement musculaire, de la gymnastique à la natation. Une telle débauche de dépense physique, depuis des années, l’a pourvu d’assez grandes capacités physiques, traductibles en excellentes notes d’EPS mais, à son grand regret, pas assez dans le dessin de sa musculature, moins apparente que celle de son grand frère.
Il est par contre un point sur lequel les deux fils DuPaf se rejoignent : pratique du sport ou non, l’un comme l’autre dégagent facilement de fortes odeurs corporelles.
Les joies de l’adolescence masculine.
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L’un des avantages d’avoir un de ses enfants qui s’intéresse au sport c’est que désormais LePaf n’étant plus tout seul pour regarder telle ou telle compétition – le plus souvent autour d’une balle, de taille variable – ses commentaires, toujours pertinents cela va de soi, ne s’adressent plus au seul canapé.
Il y a quelque chose comme un accomplissement de la paternité dans ces moments de complicité père-fils autour d’un match, ces engouements, ces déceptions, ces cris de joie ou de dépit.
Enfin, durant les premières minutes.
Des commentaires continus et à tout propos, une agitation à faire trembler les meubles, une nervosité contagieuse font que rapidement, je n’en peux plus.
c’est bien simple, on dirait son père.
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A part ça, une semaine où ChèreÉpouse n’est pas à l’autre bout très loin du monde ne peut être qu’une bonne semaine. Sur ce le logis m’appelle. Je resterais bien au clavier mais le temps presse et votre patience s’use.