Exposition “Les Horizons perdus” Delphine Ciavaldini – Aubusson

Publié le 01 février 2020 par Philippe Cadu

La plateforme de création de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson est investie par l'artiste plasticienne Delphine Ciavaldini, qui y installe une vaste pièce textile, Les Horizons Perdus.

La plateforme de création contemporaine concrétise la fonction de développement de la création contemporaine de la Cité internationale de la tapisserie en mettant en avant des créations originales, issues du Fonds contemporain, les grands "chantiers" de la Cité de la tapisserie comme le projet "Aubusson tisse Tolkien", ou encore l'accueil d'artistes en résidence. Pour ce début d'année 2020, la Cité de la tapisserie a laissé carte blanche à l'artiste plasticienne Delphine Ciavaldini pour une installation monumentale, Les Horizons perdus, réalisée dans le cadre de son projet de création contemporaine.

Ce projet développé pour la Cité internationale de la tapisserie avait connu une première étape de recherche-résidence soutenue par l'association Lainamac et la Ville de Felletin au sein de l'Église du Château de Felletin, en février-mars 2019, qui avait abouti à une première pièce monumentale : Ceci est mon corps.

[Voir la vidéo de l'installation de 2019 sur YouTube]

Les horizons perdus

Les Horizons perdus est une installation textile monumentale à caractère architectural qui permet de rentrer au cœur des arts tissés et d'en questionner les enjeux de représentativité commune et de sensibilités individuelles.

L'installation a pour motif le tissage au sein de l'habitat, ses champs d'usage et de représentation.

Les matériaux utilisés (fils, laines, soieries, bobines, cantres, embrases, tapis, tapisseries, cartons, calques, flûtes, etc. ), sont issus du recyclage et ont été récoltés sur plusieurs années dans un rayon de dix kilomètres autour de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson.

L'installation est composée de deux parties.

La première, Remettre les pendules en l'air, tente une digestion des usages tissés et les propose en une galerie de totems, présences mythologiques qui nous accueillent.

Les totems s'intègrent peu à peu à un large espace de tissage tridimensionnel où l'on chemine à l'intérieur d'une tapisserie : Les Horizons perdus. L'installation présente un espace dont l'architecture tissée questionne nos repères.

Au cœur des fils, les représentations se multiplient ou échouent, au grès du regard du spectateur.

Delphine Ciavaldini est originaire du spectacle vivant et pratique les métiers de la scène depuis 25 ans. Cette orientation, qui a commencé par les costumes et accessoires, a bifurqué au fil du temps vers la scénographie et la mise en scène. L'appréhension de l'espace et sa dramaturgie a très fortement influencé sa pratique de plasticienne.

Depuis 2012 elle propose des installations qui s'apparentent à des environnements. Le visiteur qui les traverse et se meut dans les pièces devient un peu plus qu'un spectateur. L'espace est donné en expérience, la circulation permet d'y mêler les enjeux et pensées personnelles ainsi que les consciences et mémoires collectives.

Delphine Ciavaldini construit ses installations avec des matériaux usuels ayant déjà servi et les " recode " afin qu'ils nous disent autre chose de notre quotidien, des liens qui nous unissent aux nécessités qui nous définissent.

Un tout nouvel accrochage pour 2020

Du 01 Février 2020 au 31 Décembre 2020

Dès sa réouverture le 1er février 2020, la Cité internationale de la tapisserie présente une Nef des Tentures repensée : plus de trente tapisseries, soit près des deux tiers des œuvres tissées mises en avant dans cet espace sont renouvelées afin de présenter l'évolution de l'art du tissage pendant près de six siècles dans la région d'Aubusson, avec notamment de nouvelles grandes séries narratives du XVIIe siècle, jusqu'aux signatures les plus prestigieuses du XXe siècle, comme Picasso, Vasarely, Kandisky, Le Corbusier ou encore Matégot.