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#2020RacontePasTaVie - jour 32, l'album du samedi : Marquee Moon de Television

Publié le 01 février 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais la musique occupe quelque place dans ma vie. A l'intérieur de cette place trônent en majesté une cinquantaine d'albums. Et parmi ceux-ci le Marquee Moon de Television.

Je crois bien qu’il s’agit de mon tout premier CD. Il ne coûtait pas bien cher dans son bac petit prix à l’entrée du magasin Tacoma sis alors 8, rue Scribe, 44000 Nantes.
Je me souviens ne pas en avoir cru mes yeux. Ce disque que j’avais déjà eu le temps de fantasmer depuis suffisamment de mois pour que ça se compte en années se trouvait à portée de bourse alors que je n’étais venu qu’en repérage en prévision de jours plus en fonds.
Un disque fantasmé parce qu’il était cité en référence dans une myriade d’articles concernant des artistes que j’avais déjà eu le temps d’apprécier via une émission de radio diffusée quotidiennement de 21h à 22h30. Dans chacun ou presque de ces articles il était question d’un son de guitare à nul autre pareil et que j’entendais merveilleux à la lecture.
Bref, ce disque existait déjà pour moi bien avant le premier passage en platine dès le retour à la maison.

Où je subis la douche de la déception.
Le See No Evil était à peine entamé que mon menton se mit à trembler de dépit. je n’entendis là qu’un banal morceau de rock que mon oreille encore peu éduquée – mais l’est elle vraiment plus ? Et est-ce mieux qu’elle le soit ? Reviendrai-je sur ce débat dans une note ultérieure ? – que mon oreille encore peu éduquée, donc, assimila plus ou moins aux Rolling Stones.

Colère et chagrin durèrent une grosse douzaine de minutes, jusqu’à ce que le quatrième morceau, celui donnant son titre à l’album, ne s’élance.
Et là l’oreille se refit plus attentive que rétive. Les engrenages mélodiques aussi simples qu’ensorceleurs qui tournent alternativement ou simultanément tout au long des neuf minutes cinquante-huit effacèrent méthodiquement la déconvenue initiale et firent de moi un auditeur neuf. J’étais devenu apte à réécouter l’album en son entier tout en appréciant les qualités maintenant révélées et fidèles, au moins en esprit, aux promesses rêvées.

Le charme depuis ne s’est pas rompu ce que laisse de toute manière supposer l’apparition du disque dans ces notes du samedi. C’est toujours le même vieil exemplaire qui tourne et aura survécu à plusieurs platines sans perdre, il me semble, ses qualités sonores (et là je touche le bois le plus proche, celui de mon bureau par exemple). Musicalement comme matériellement il ne s’use pas contrairement à votre patience d’autant que le temps presse.


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