Tu ne devrais pas venir ici.
Tu pourrais te perdre.
C'est déjà arrivé.
Je vais te raconter l'histoire...
IL ÉTAIT UNE FOIS...
Dans les contes, il y a des hommes et des loups, il y a des bêtes et des fées, il y a des enfants et des forêts.
Comme toutes les jeunes filles qui ont la tête pleine d'histoires, Ofelia sait tout ça. Alors quand elle rencontre son beau-père, elle voit tout de suite le capitán Vidal pour ce qu'il est, dans son uniforme immaculé et ses gants de cuir : un loup.
Mais rien ne peut la préparer à affronter la réalité hostile de la maison du capitán, au cœur d'une inquiétante forêt qui cache bien des secrets, dont un labyrinthe protégé par son terrifiant gardien. Là où la monstruosité et l'humanité se rencontrent, là où les mythes deviennent réalité.
Tout d'abord, je tiens à dire que comme beaucoup d'autres personnes, j'ai pu avoir l'occasion de regarder le film bien avant de lire le roman. Et si des années plus tôt je n'avais pas saisi le sens du film, le livre m'a donné envie de le revoir, car après la forme de l'eau, comment ne pas tomber amoureuse aussi du Labyrinthe de Pan.
Il était une fois... Tout commence comme un conte et pourtant c'est loin d'en être un. Donc si vous vous attendez à un récit fait d'amour et de paillette avec le fameux happy end du ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, passez votre chemin, car ce conte ou cette fable, appelez-le comme vous le voulez, que nous narrent Guillaume Del Toro et Cornelia Funke, n'en est pas un.
On suit le voyage d'Ofelia, protagoniste principale du roman qui va passer du réel à la fiction en l'espace d'un instant. Et si son réel est la vie aux côtés de sa mère et de son beau-père, un homme froid, tyrannique et sans cœur dont le sort de son enfant à naître compte bien plus que celui de sa femme ou d'Ofelia, la fiction, elle, est ce monde souterrain ou elle devra faire preuve de beaucoup de courage et de force pour vaincre ce qu'il l'attend. Réel ou fiction ? Mythe ou réalité ? Ce qu'elle considère comme un rêve en est-il seulement un ? Ou tous ce qu'elle voit n'est pas que le fruit de son imagination ?
La corruption et la pureté, la cruauté et la beauté, ce sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit quand je pense à ce roman. Guillermo Del Toro et Cornelia Funke nous content de par leurs magnifiques plumes une histoire intense, poignante, sombre, cruelle mais aussi chantante et poétique. J'ai aimé suivre l'évolution d'Ofelia, une jeune fille rêveuse qui a la tête pleine de contes dans un univers qui en est pourtant dépourvue.
J'ai adoré faire la connaissance d'Ofelia, une fille qu'on ne peut qu'aimer, elle est la parfaite incarnation de l'innocence et de l'intelligence féroce qu'ont les enfants de son âge, j'ai eue de la peine pour sa mère qui par désir de la protéger, a fini par faire les mauvais choix, j'ai haï le capitan Vidal, le loup, le seul vrai méchant de cette histoire pour moi et je me suis attachée à Mercedes, cette pauvre femme, courageuse, qui vit dans la peur constante que son frère ne soit tué.
Entre le récit poétique et les quelques images magnifiques éparpillées, si et là, le long du roman, je n'ai pu que m'accrocher à ce petit bijou littéraire et le lire d'une traite. La plume de Guillermo Del Toro est aussi sombre que lumineuse, j'ai adoré voyager dans un univers mêlant fait historique et imaginaire et où la guerre, les monstres, la cruauté et la mort côtoient les contes.
En bref, j'ai eu un véritable coup de cœur pour ce roman que je ne peux que vous recommander.