C’est peut-être la plus connue de ces candidatures insolites. Dans la veine de Courteline et d’Allais, Ferdinand Lop travaille comme journaliste avant de devenir une figure du quartier Latin. Il s’y promène, entouré de sa « garde de fer », et évite les batailles entre « lopistes », « anti-lop » ou « interlopes » (d’affreux modérés, incapables de prendre parti).
Les réunions électorales du personnage – qui postula aussi à de nombreuses reprises à l’Académie française – se déroulent dans la « salle lop » et voient émerger les propositions suivantes.
- Supprimer les wagons de queue dans le métro ;
- Aménagement de trottoirs roulants pour faciliter la vie des péripatéticiennes ;
- Octroi d’une pension à la veuve du soldat inconnu ;
- Extinction du paupérisme après six heures du soir (une proposition piquée à des candidats plus anciens) ;
- Prolongement du boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer, dans les deux sens. (« Libération » note que ce point était disputé : « Certains, plus lopiens que Lop, eussent préféré que l’on prolongeât les boulevards circulaires. ») ;
- Pose d’un toboggan place de la Sorbonne pour le « délassement des étudiants » ;
- Installation de Paris à la campagne pour que ses habitants respirent un air pur ;
- Construction d’un pont de 300 mètres de large pour abriter les clochards ;
- Prolongement de la rade de Brest jusqu’à Montmartre ;
- Raccourcissement du temps de grossesse de neuf à sept mois.