Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 3), épisode bonus !

Par Blackout @blackoutedition

Pour les livres de Richard Palachak, c'est par ici : KALACHE, VODKA MAFIA, TOKAREV

Photo de Simon Woolf

Le 43, épisode bonus : Lucien !

Bordel à cul d'herpès génital hongrois, comment ai-je fait pour l'oublier ? Le gonze a la totale du roule-par-terre et je suis passé à côté ! Vers onze heures du mat', dès l'interdiction de servir de l'alcool levée, Lucien court se blinder au Mister, un café situé à cent mètres du 43. Là, le bibasson régale son cochon jusqu'à la pétée, puis il rampe jusqu'au 43 pour continuer de se beurrer la frite, à l'arrachée, noir comme une queue de pelle à feu... disons vers quinze heures. Après ces exploits, Lucien se déchire, il se torche, il s'incendie, se carbonise, à coup de pied de barrique. Et quand je débarque au 43 pour l'apéro, le gnou cuit déjà dans son jus, pissant la sueur au-dessus de ses lèvres en nage. Rouge comme un cul de singe et les cernes jusqu'aux balloches, Lucien s'étale sur moi tel un invertébré visqueux pour me saucer d'une bise fraternelle. Y s'met à beugler sa joie et recommande un demi, que Jacques rechigne à lui servir : « Pour sûr, ça sera le dernier ». L'haleine de Lucien fouette la charogne et le pauvre ne tient plus sur ses jambons. Y commence à s'exciter, plusieurs clients le raisonnent et y finit par décaniller... mais il n'est pas au bout de ses gamelles. Pi y a les femmes. Lucien les a dans la bidoche. Il tombe amoureux d'elles comme une chatte et les soigne comme ses propres yeux, raide dingue jusqu'à en bouffer son slibard. Et il rentre par la fenêtre quand on le met à la porte. Enora a bien mis trois semaines à lui faire entendre râteau. Forcément, l'alcool n'arrange pas les affaires sentimentales de Lucien. Y flashe sur toutes les nénettes qu'il rencontre, il les travaille à l'usure et se jette soudainement à la galoche tel un loup sur une brebis. Chargé à cul et la cervelle à l'envers, y s'fait rembarrer et ça le rend psycho. Lucien se vénère et faut le remettre en place. Alors y s'met dans le bitume, y s'démolit, y s'fracadéchire... le vin lui sort des yeux et y finit en vin de porc, désespéré. Pourtant, c'est un gars bien, bon comme le bon pain, et qui a le cœur sur la main. Mais quand t'es beurré comme une huître à longueur de journée, ça déglingue tout. Ça te ramène toujours aux mines à poivre telles que le 43, où tu peux te ramasser une peinture, te prendre une meule, te rétamer... plein comme une vache... à longueur de journée... Pourtant, t'es un gars bien... mais quand t'es beurré comme une huître... ça déglingue tout... et ça te ramène toujours aux mines à poivre telles que le 43... pour te ramasser une peinture... et te rétamer... plein comme une vache... à longueur de journée... pourtant, t'es un gars bien... rétamé... bon comme le bon pain... plein comme une huître... à longueur de journée... ça te ramène toujours aux mines à poivre telles que le 43... rétamé... désespéré... pourtant, t'étais un gars bien... désespéré...

Richard Palachak

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