Il était une fois un mouvement nommé Sleeping Giants dont certains osaient dire qu’ils ne servaient à rien (vraiment ?), et que même ils portaient atteinte à la liberté d’expression, qu’il s’agissait de dangereux censeurs, voire même de fascistes tant qu’on y est. Juste des intolérants mus par une logique autoritaire qui leur commanderait de faire taire tous leurs opposants en vertu d’une doxa du politiquement correct, du refus de la parole alternative.
J’exagérerais ? C’est pourtant exactement le discours que certains réacs et fachos tiennent à notre propos. Dis moi donc qui est la cible de tes ennemis, je te dirais qui tu es…
Alors, histoire de leur montrer qu’ils ont tout à fait raison, les fachos, et que nous sommes encore pires qu’ils ne le pensent, puisque nous sommes de surcroît de monstrueux délateurs (;) , voilà l’histoire que je voulais vous raconter aujourd’hui et qui fait mes délices, à moi (notamment mais pas seulement) qui privilégie l’efficacité.
Katie Olivia Hopkins est une personnalité des médias anglais, chroniqueuse et ancienne femme d’affaires. Selon sa fiche wiki, traduite en français, elle a commencé à écrire pour The Sun en 2013 et le site Web du Daily Mail, MailOnline, de 2015 à 2017. Elle a animé sa propre émission de discussion télévisée If Katie Hopkins Ruled the World en 2015, et l’année suivante, elle est devenue présentatrice pour la station de radio talk. LBC .
Tout au long de sa carrière, la présence et les opinions franches de Hopkins sur les réseaux sociaux , en particulier en ce qui concerne la politique britannique , la classe sociale , l’ obésité , les migrants et la race , ont suscité la controverse, les critiques, l’examen des médias, les protestations et les pétitions.
Elle est fréquemment présentée par les médias comme une commentatrice politique d’extrême-droite.
On peut en effet s’en convaincre aisément et valider ce positionnement, sans trop de risques de se tromper, en lisant simplement cet extrait de sa fiche wiki, aux références sourcées :
Pourtant, comme l’évoque un tweet officiel du compte de Sleeping Giants France, qui m’a mis au courant de l’histoire, malgré » Des milliers de signalements de tweets racistes de l’abjecte Hopkins (celle qui veut tirer à balles réelles sur les réfugiés qu’elle appelle « cafards ») sont demeurés sans résultat. (source)
Aussi, quelqu’un a décidé un beau jour, enfin, de prendre le taureau par les cornes…
Une personne très connue (média UK) est allée avec Imran Ahmed du « The Centre for Countering Digital Hate » voir les responsables Twitter pour discuter de l’incitation à la haine raciale et religieuse pratiquée par Hopkins jour après jour. (source)
Et voilà le résultat :
De la censure, vraiment ? Non. La simple conséquence de l’application un peu plus stricte des CGU de twitter, qu’il ne met pas toujours de la bonne volonté – ou les moyens humains ? – à appliquer consciencieusement, c’est le moins qu’on puisse écrire.
Toute société, sur internet ou ailleurs, ne survit-elle pas que par les règles communes qu’elle s’impose, auxquelles nulle (c’est le cas de l’écrire 😉 ) ne saurait se soustraire sans en subir la sanction ? Pour en revenir à l’accusation liminaire de nos détracteurs de la fachosphère, j’aimerais simplement répondre qu’il y aurait un curieux paradoxe, quand on se veut défenseur de la démocratie (ou plutôt, à mon avis, de ce qu’il en reste) que de laisser nos principaux ennemis, que sont les fascistes, les racistes, les antisémites, les xénophobes, les LGBTQphobes, détruire de l’intérieur notre société. C’est pourtant ce que sont en train de faire les haineux sur internet et dans nos rues, de plus en plus visiblement, et parfois en totale impunité. Il convient donc que cela cesse, pour le bien-être de tous.
J’en profite pour faire un point sur un autre protagoniste de cette histoire, qui vaut certainement bien plus sûrement qu’on s’y attarde, en tous cas bien davantage que cette immonde Katie Hopkins là. Il s’agit de Imran Ahmed. C’est lui, ici :
sourceIl se présente sur sa bio twitter comme administrateur du Center for Countering Digital Hate , basé à Londres :
Enfin quelqu’un d’apparemment qualifié pour s’attaquer à ce phénomène qui relève à mon sens ( 1) non seulement de la politique ou des médias, y compris sur internet, mais aussi et surtout de la santé publique : la haine en ligne est en effet à mon sens un poison démocratique et mental un peu trop puissant actuellement, auquel certaines personnalités vulnérables sont trop surexposées. Et j’aimerais beaucoup collaborer à ma façon au traitement de son éradication. Je vais donc de ce pas creuser ce que propose Imran Ahmed en termes de modalités comme de philosophie. Ce sera l’occasion d’un billet pour plus tard, quand j’aurai recueilli suffisamment de matière. En tous cas, d’ici là, merci à lui pour ce premier résultat. La turbine à lisier raciste doit impérativement être bloquée d’urgence, les dégâts collatéraux sont déjà immenses, les risques de passages à l’acte jamais à exclure, et les petites mains qui tentent de colmater les brèches, trop peu nombreuses, et sur-sollicitées. Merci pour votre attention.
Lire une autre réaction que la mienne au sujet de cette affaire, sur ce blog… In english
(1) … pour l’avoir maintenant observé, analysé et tenté de le contrecarrer, maintenant depuis plusieurs années, d’où ma collaboration active avec les Sleeping Giants France depuis le début.