Le parc Inhotim
Une expérience entre nature, art et architecture
Dans l’état du Minas Gerais au Brésil, Inhotim est un lieu qui conjugue expérience esthétique et découverte botanique. Bernardo Paz, son fondateur, a conçu un parc atypique pour une visite dans un temps suspendu, où tout paraît incroyable par la taille et la multitude de végétaux et bâtiments créés pour des points de vue sur le paysage.
Galeria Adriana Varejao
© photo Eduardo Eckenfels
INFOS PRATIQUES :
Institut Inhotim
Rua B, 20 Fazenda Inhotim, Brumadinho – MG, 35460-000, Brésil (Localisation Google map)
Tarif : du mardi au dimanche 44 $
Gratuit le mercredi (hors vacances)
Facebook : @inhotim
Instagram : @inhotim
Site web : inhotim.org.br
Les œuvres d’art sont à l’échelle de cet espace pensé pour vivre une expérience unique, où la création artistique et le paysage entrent en relation. À Inhotim, chaque œuvre est à éprouver et son emplacement nous invite à percevoir la richesse floristique environnante. Des pavillons furent construits pour accueillir des expositions permanentes tandis que d’autres espaces en accueillent d’autres, elles temporaires. Ainsi la découverte des œuvres d’art se renouvelle de façon continue et permet d’apprécier la diversité de pratiques artistiques, de contextes de création et de modalités d’accrochage.
Les artistes à la fois latino-américains et internationaux créent en fonction de l’espace ou en interaction avec le projet de l’architecte. Certains pavillons proposent des promenades architecturales et sont ouverts sur l’extérieur, nous permettant de profiter de l’environnement et des collections botaniques.
Les artistes invités à proposer une œuvre à Inhotim s’imprègnent d’abord du lieu, prennent le temps de saisir ses spécificités, ensuite choisissent l’emplacement en dialogue avec la direction artistique, elle-même plurielle, et travaillent au contact d’un patrimoine naturel.
Adriana Varejão, Celacanto provoca Maremoto
Photo © Eduardo Eckenfels
Des propositions artistiques offrent des moments de contemplation de la nature, de découverte et d’autres convoquent des histoires, des engagements envers des questions de société. Entrer dans un pavillon, l’explorer incite à une déconnexion avec notre quotidien pour se laisser porter par l’œuvre d’art dans le bâtiment. Chacun est l’œuvre d’un architecte différent. L’ensemble témoigne de la diversité des liens entre le bâti et l’environnement. Tout est conçu pour être au contact d’une végétation que le propriétaire a pris soin de ramener, de planter et de cultiver pour agrémenter le parcours et les cheminements de ce lieu à la topographie singulière.
La galerie d’Adriana Varejão, créée par l’architecte Rodrigo Cervino Lopez, est une œuvre à explorer à chaque étage. L’artiste a réalisé un parcours de l’extérieur vers l’intérieur, nous amenant à prêter attention à la faune et la flore. Son travail s’inspire de son engagement envers les questions de société.
Olafur Eliasson, Viewing Machine
Photos © Pedro Motta
Olafur Eliasson fut convié à proposer deux œuvres, deux manières de vivre un rapport physique aux éléments naturels et d’éprouver des sensations. Un observatoire du paysage que nous pouvons manipuler nous incite à éprouver une expérience perceptive surprenante.
Depuis 2012, un pavillon a été conçu pour accueillir les œuvres de l’artiste Tunga. Celles-ci, issues de performances convoquent des rites et sont chargées de mythes.
Tunga, True Rouge
Photo Daniela Paoliello ©
Le pavillon de
Doug Aikten constitue un espace d’écoute des profondeurs de la terre.
Doug Aitken, Sonic Pavilion
Photo Daniela Paoliello ©
Des œuvres nous offrent un moment de détente et d’apprentissage du temps de la nature. L’installation Piscina de
Jorge Macchi invite à la baignade
Jorge Macchi, Piscina
Photo Pedro Motta ©
L’artiste
Marila Dardot propose une installation
L’origine de l’œuvre d’art, tel un atelier de jardinage. Notre plantation participe de l’évolution de l’œuvre. Des sculptures plus petites ponctuent également les allées et leur emplacement créé une fusion avec la végétation ou bien des puits de lumière.
Marila Dardot, A Origem da Obra de Arte
Photo Pedro Motta ©
À Inhotim, on prend le temps d’explorer, de contempler et les œuvres d’art sollicitent notre envie de rester pour éprouver d’autant plus la nature. Des changements de lumière, de température et de topographie nous conduisent à des sensations fortes, à ressentir la puissance de la nature. Les cheminements entre les œuvres semblent avoir été conçu pour qu’on puisse profiter de l’ensemble du parc. Inhotim est un monde à explorer, où le temps semble s’être arrêté pour nous inciter à nous émerveiller, à plonger dans des univers artistiques à chaque fois différents. Le fondateur a inventé un modèle de lieu pour passionnés d’art et de nature. Ses collections botaniques et ses œuvres d’art monumentales vivent en harmonie. Le parc propose une nouvelle vision des modalités d’exposition d’art contemporain.
Chris Burden, Beam Drop
Photo Eduardo Eckenfels ©
19 galeries permanentes ont été construites dans le parc Inhotim pour accueillir les œuvres des artistes Tunga, Cildo Meireles, Miguel Rio Branco, Hélio Oiticica & Neville d’Almeida, Adriana Varejão, Doris Salcedo, Victor Grippo, Matthew Barney, Rivane Neuenschwander, Valeska Soares, Janet Cardiff, Doug Aitken, Marilá Dardot, Lygia Pape, Carlos Garaicoa, Cristina Iglesias, Carroll Dunham, William Kentridge and Claudia Andujar.
Pauline Lisowski
PAULINE LISOWSKI est critique d’art et commissaire d’exposition. Elle s’intéresse aux pratiques artistiques qui touchent principalement à l’espace, à l’art du paysage, installation in situ en relation avec l’architecture et à des projets qui tissent du lien avec la cartographie.
Elle collabore avec de prestigieuses rédactions et anime Le Corridor de l’art ainsi que Art Paysage Nature 93 (association de promotion des actions artistiques interrogeant nos rapports à la nature et au paysage).
COMMUNAUTÉ