Fondée en 2012 par des anciens de Google, la jeune pousse fait partie de cette nouvelle génération d'établissements de crédit qui exploite des données non (exclusivement) financières et de redoutables algorithmes d'analyse pour offrir des prêts personnels à des conditions raisonnables. Comme tous les leaders de la FinTech, elle est obsédée par l'optimisation de l'expérience client et c'est d'abord pour cette raison qu'elle s'est penchée attentivement sur le sujet du paiement des soldes de cartes de crédit.
Le constat est que cette étape qui devrait être facile et rapide constitue au contraire un point de friction pour beaucoup de consommateurs. Elle devient alors un motif (ou une excuse) pour laisser s'accumuler la dette et reporter son apurement à plus tard. Afin d'éviter ce genre de négligence, Upstart propose donc aux demandeurs concernés, à la fin de leur parcours de souscription, s'ils souhaitent assigner le montant emprunté à ce règlement en attente, qu'elle prend en charge directement, dans ce cas.
Au-delà du surcroît de confort qu'elle apporte à ses utilisateurs, il faut noter que l'option présente l'avantage pour la startup et sa banque partenaire (puisque Upstart opère selon un modèle de distribution indirect) de s'assurer que les fonds alloués sont effectivement affectés à l'objectif annoncé, ce qui renforce la confiance réciproque. En pratique, le bénéfice est suffisamment important pour justifier d'accorder une réduction tarifaire à ceux qui acceptent le principe (et ils représentent déjà la moitié des personnes éligibles, dans l'implémentation actuelle de Cross River Bank, la première à l'adopter).
À ce stade de la description, surgit logiquement la question d'une généralisation du concept : ne serait-il pas envisageable d'automatiser systématiquement les versements sur les cartes de crédit ? Les émetteurs, dont le modèle économique repose presque entièrement sur les taux d'intérêts (parfois extravagants) perçus sur les soldes reportés de mois en mois, ont beau jeu de maintenir les petits inconvénients qui freinent les velléités de remboursement ou qui poussent à oublier les échéances. Que se passerait-il si un acteur s'occupait de tout et optimisait les flux pour le compte du porteur ?
Après tout, il existe une multitude d'applications d'épargne automatique, comment se fait-il qu'il n'existe guère (ou pas ?) de solution équivalente pour la gestion des cartes de crédit, qui ne se limite pas à proposer des prêts à la consommation ou d'autres alternatives pour réduire les coûts ? Imaginons un logiciel qui serait capable, aussi, de déterminer la capacité de paiement en fin de mois et affecterait les disponibilités aux dettes en cours, en établissant les priorités en fonction des frais encourus… Qui pour se lancer ?