PARIS (AFP) - Le groupe nucléaire Areva a reconnu jeudi que des erreurs et des dysfonctionnements internes avaient conduit à une fuite d'uranium à l'usine Socatri située sur le site du Tricastin il y a dix jours et a décidé de remplacer le directeur de l'usine.
Tricastin: Areva remplace le directeur de Socatri, la PDG attendue sur place
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AFP - il y a 2 heures 36 minutes
La dirigeante du géant français du nucléaire, Anne Lauvergeon, est attendue vendredi sur place.
L'enquête interne, lancée par Areva, fait apparaître "un manque de coordination évident entre les équipes en charge des travaux et celles responsables de l'exploitation". Ce dysfonctionnement est "à l'origine de cet incident", a reconnu le groupe nucléaire dans un communiqué.
"L'erreur de l'exploitant est aussi d'avoir attendu les résultats des mesures complémentaires pour prévenir les autorités, près de trois heures" plus tard, a encore admis Areva, dont la dirigeante, Anne Lauvergeon, doit se rendre sur place vendredi.
Le groupe avait annoncé jeudi qu'un "audit interne et une inspection générale (étaient) en cours", soulignant que "d'éventuels manquements" pourraient être "sanctionnés".
Dont acte, puisque le groupe a annoncé la nomination d'un nouveau directeur pour Socatri, sans en dévoiler l'indentité.
Il sera chargé de faire "une revue globale du fonctionnement de l'établissement et de sa sécurité" et de "conduire avec l'aide du groupe un retour d'expérience approfondie de l'événement et sera chargé de la mise en oeuvre des conclusions".
Le groupe a aussi détaillé les circonstances de l'incident: "Le rejet dans l'environnement résulte d'un défaut d'étanchéité d'une cuve de rétention".
Selon Areva, ce rejet "involontaire" n'a eu de conséquence "ni sur la santé des personnels et des riverains, ni sur leur environnement".
"Des mesures d'accompagnement vont être proposées aux Chambres d'agriculture du Vaucluse et de la Drôme à destination des agriculteurs touchés par l'interdiction temporaire d'arrosage", a également assuré le groupe.
De son côté, le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a annoncé jeudi qu'il allait faire vérifier toutes les nappes phréatiques près des centrales nucléaires.
La fuite, qui a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 juillet, a conduit au rejet dans la nature de 74 kg d'uranium. Des mesures de précautions interdisent depuis aux habitants des abords du site de consommer l'eau, d'arroser, de pêcher ou de se baigner.
Sur place, les habitants et élus de la région estiment avoir été "traités en sous-citoyens" et affirment être déterminés à obtenir réparation, jugeant "inacceptable" la manière dont l'incident a été géré par les autorités et Areva.
A la suite de cet incident, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a imposé à la Socatri de suspendre l'activité d'une de ses deux stations de traitement du Tricastin (Vaucluse).
La Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) compte déposer plainte "contre deux exploitants de Tricastin, tous deux filiales du groupe Areva: Areva NC (Cogéma) pour l'enfouissement de plus de 700 tonnes de déchets et Socatri pour ses rejets radioactifs dans l'environnement".