Portrait d'un homme en surpoids, l'amiral Michel - Adrien Ruyter. Tableau de Jacob Jordaens, vers 1650.
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L’obésité et le diabète de type 2 (T2D) augmentent la prévalence et aggravent le pronostic d’une douzaine de types différents de tumeurs ; cependant, le mécanisme de cette association reste l’objet d’un très vif débat. Ici, nous discutons du rôle potentiel de l’insuline comme médiateur hormonal du métabolisme tumoral et de l’accroissement de la résistance à l’insuline associée à l’obésité.
Les taux d’obésité ont bondi au cours des cinquante dernières années, avec plus de 70% des adultes américains actuellement en surpoids ou obèses. Des preuves toujours plus nombreuses indiquent un lien entre obésité et risques augmentés de nombreuses autres maladies, dont le cancer. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (États-Unis) ont, à ce jour, associé 13 types distincts de tumeurs au surpoids et à l’obésité, incluant cinq des dix cancers les plus communément diagnostiqués, à savoir les cancers mammaire, colorectal, rénal, thyroïdien et endométrial). Ajoutant du crédit au lien causal entre obésité et risque de cancer, le gain de poids est associé à une augmentation de 20% à 50% du risque de diagnostic de tumeur associée au poids (œsophagienne, rénale, colorectale, hépatique et vésicale). L’association entre perte de poids et risque diminué de cancer reste est plus mitigée : des études ont suggéré un effet bénéfique - bien que modeste - d’une perte de poids dans la réduction du risque de cancer ; alors que la perte de poids après diagnostic d’un cancer est prédictive de moins bons résultats thérapeutiques. Prises dans leur ensemble, ces observations semblent indiquer qu’alors que l’obésité – ou que certaines perturbations survenant secondairement à l’obésité – pourrait contribuer au déclenchement de la croissance tumorale ou de la progression tumorale; et, lorsque la tumeur a atteint une taille critique, au risque de cachexie cancéreuse, induisant ce faisant une capacité altérée de réponse aux traitements curatifs et un déclin fonctionnel marqué diminuant les bénéfice potentiels de la baisse des taux d’insuline dus à une perte de poids (…). Rachel J. Perry et Gerald I. Shulman, dans Trends in Cancer, publication en ligne en avant-première, 14 janvier 2020
Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ