Nourrisson. Ex Voto exposé au Musée de Reims.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nourrisson_ex-voto_4189.jpg
Le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN) est une cause majeure de mortalité postnéonatale. Bien que sa prévalence semble avoir atteint un plateau, tout décès inattendu d’un nourrisson est une tragédie pour la famille ; de ce fait, en trouver les causes contributrices aux risques restent une préoccupation majeure de santé publique. L’objectif principal de cette investigation était de déterminer les modèles de consommation d’alcool et de tabagisme au cours de la grossesse pouvant augmenter les risques de MSN.
L’Etude « Sage Passage » était une étude prospective, multi-centrique, observationnelle, réalisée avec 10 088 femmes, 11 892 grossesses, et 12 029 fœtus, suivis jusqu’à une année après l’accouchement. Les sujets étaient originaires de deux sites situés au Cap, Afrique du Sud, et de cinq sites situés aux Etats-Unis (…). Un modèle basé sur les trajectoires de comportement groupe a été appliqué pour catégoriser les diverses coutumes et fréquences de consommation d’alcool et de tabac au cours de la grossesse.Les résultats arrêtés à un ans après accouchement étaient validés chez 94.2% des nourrissons, avec 28 MSNs relevés (2.43/1000) et 38 causes connues de décès (3.30/1000). L’augmentation de risque relatif de MSNs, ajusté selon les données démographiques et les caractéristiques cliniques, était de 11.79 (Intervalle de Confiance [IC] 98.3% 2.59-53.7, p<0.001) chez les nourrissons dont les mères avaient rendu compte à la fois de consommation d’alcool et de pratique tabagique prénatale au-delà du premier trimestre, 3.95 (IC 98.3% 0.44-35.83, p=0.14) pour la seule prise d’alcool au-delà du premier trimestre et 4.86 (IC 95% 0.97-24.27, p=0.02) pour le tabagisme seul au-delà du premier trimestre ; par rapport à ceux non exposés ou dont les mères avaient rapporté une cessation de l’une et/ou l’autre desdites pratiques tout au début de la grossesse. Les nourrissons exposés à la fois à l’alcool et aux cigarettes au-delà du premier trimestre de grossesse présentent un risque plus élevé de MSN comparé à ceux non exposés, exposés à l’alcool seul ou aux cigarettes seules, ou lorsque la mère rend compte d’une cessation de l’une ou l’autre desdites pratiques tout au début de la grossesse. Du fait que la consommation d’alcool et le tabagisme sont des facteurs de risques contrôlables, ces résultats apportent des réponses à un problème majeur de santé publique. Amy J. Elliott, et al, dans EClinicalMedicine – The Lancet -, publication en ligne en avant-première, 20 janvier 2020Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZFinancement : National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development, and the National Institute on Deafness and Other Communication Disorder