Vahiné Fierro, la nouvelle vague du surf français

Publié le 28 janvier 2020 par Etvsport @etvsport

Ma surfeuse préférée, c'est l'australienne Stephanie Gilmore. Elle est 7 fois championne du monde et elle est également chez Roxy, mon sponsor. Je la connais personnellement et j'ai eu l'occasion de surfer plusieurs fois avec elle...je suis sa plus grande fan. J'espère un jour surfer comme elle !

Pouvoir surfer pour la France aux JO 2024 à domicile sur la vague de Teahupo'o, cela te donne envie ?

J'espère que d'ici 2024, je serai sur le circuit professionnel et que je me qualifierai via cela et non pas via les petites étapes. Je n'étais pas surprise que Tahiti soit choisie pour l'épreuve de surf car les conditions en France sont mauvaises en juillet, il n'y a tout simplement pas de vagues. Alors qu'à Tahiti, ce sont les conditions idéales avec une belle houle et puis l'énergie est tellement différente. On est en maillot de bain, on est sur les bateaux, il y a les montagnes derrière et on a le " Mana ". C'est une énergie que l'on ressent à Tahiti et même les membres du CIO l'ont tout de suite remarquée lors de leur visite sur l'île. On peut également la ressentir à Hawaï. Et puis, c'est l'endroit où le surf est né donc je suis sûr que cela va être une compétition magnifique avec de belles images et qui marquera les JO de Paris.

Si tu devais choisir entre un titre mondial et un titre olympique en 2024, tu prendrais quoi ?

Whaou, ça c'est dur (rires) ! En 2024, seulement cette année-là, les JO sinon les autres années, le titre mondial.

Aujourd'hui, tu représentes la France ou Tahiti ?

L'année dernière, Michel et moi, on a décidé de s'affilier à la Fédération Française pour pouvoir concourir sous le drapeau français. Néanmoins, les Tahitiens sont très fiers et du coup, je pense que je mettrai plus Tahiti en avant si je remporte une grande compétition.

Au niveau sponsoring, est-ce facile pour une jeune surfeuse de ton niveau ?

C'est extrêmement difficile de nos jours d'avoir des sponsors. Les marques ne sont pas dans leurs meilleures périodes économiques et notamment les marques de surf. Par exemple, Hurley a décidé de ne pas renouveler les contrats de ses athlètes qui prenaient fin cette année. C'est pour cela que je suis très fière et très contente d'avoir un partenaire comme Roxy avec qui j'espère encore rester de nombreuses années. Pour moi, c'est comme une famille !

Que penses-tu du fait que certaines mannequins qui surfent correctement séduisent les marques de surf plutôt que les surfeuses professionnelles ?

Dans le monde du surf, l'esthétisme est très important et c'est sûr que nous, les surfeuses, nous sommes assez baraquées et avons une silhouette différente. Nous n'avons pas un corps de mannequin et parfois les marques privilégient l'esthétique à la performance. C'est pour cela qu'ils vont prendre des filles qui surfent, qui sont très très belles et cela va permettre aux marques de vendre plus qu'une athlète qui est plus développée.

Pour ma part, j'ai la chance d'être un peu entre les deux, pas énorme mais pas toute fine, mais Roxy est top avec cela et ne nous met pas la pression à ce niveau-là. Je sais que certaines marques mettent la pression sur leurs athlètes afin qu'elles gardent leur poids de forme pour les shooting photo.

Quel est ton rapport à ton image et à ton compte Instagram ?

Je pense que les réseaux sociaux de nos jours, c'est quelque chose de très important. Ce n'est pas forcément mauvais car cela permet de communiquer avec d'autres personnes et de partager ce que tu vis. Quand tu es un athlète, les gens sont curieux de voir ton quotidien et tes performances donc c'est primordial que l'on se mette en avant sur les réseaux sociaux.

De mon côté, mes parents m'ont toujours appris à garder une certaine distance et à ne surtout pas vivre à travers les réseaux sociaux. Ils ont raison car ce n'est pas très sain et surtout ce n'est jamais la vraie vie. Du coup, je mets ce qu'il me plaît, ce que j'ai envie de partager et pas forcément tout ce que je fais dans ma vie.