Un mot pour vous donner envie de lire ce roman de Chantal Vervaet : « Rideau ». Déjà les premières pages sont très originales, puisque c’est la morte elle-même qui parle dans le crématorium. Elle s’est suicidée trois mois après la mort de son mari.
Voici quelques phrases parmi d’autres qui vous donnent le ton :
« Additionnez un tiers de génétique, un tiers d’éducation et un tiers des événements qui font une vie, secouez vigoureusement et vous obtiendrez quelqu’un. »
« La malchance, elle vous saute à la figure. Pas moyen de l’éviter. La chance, elle ne fait que vous frôler. Si vous ne tendez pas le bras, elle passe. »
« Lorsque les autres s’accrochaient au bastingage, blêmissaient, se racrapotaient, se penchaient par-dessus bord pour cracher jusqu’à leur bile, moi, les cheveux dans le vent, le visage fouetté par les embruns, je riais à gorge déployée. »
Dans le désordre, j’ajoute que j’adore les belgicismes glissés dans le texte et parfois expliqués en bas de page : guindaille, par exemple. J’aime aussi l’amour évident de l’écrivaine pour la mer, pour l’Annapurna, pour les banquets familiaux.
Sur le site internet chantal-vervaet.jimdofree.com/ les curieux pourront y découvrir les premières pages de son roman.