CyberWar T2 Chaos, la BD du krash numérique !
Série : CyberWar
Titre : T2 Chaos
Auteur : Daniel Pecqueur (scénario) et Denys (dessin), Jean-Paul Fernandez (couleurs), Nicolas Siner (couverture)
Éditeur : Delcourt
Collection : Néopolis
Année : 2019
Page : 48
Résumé d'une histoire de cyberterrorisme:
Dans le tome précédent, les USA ont subi une cyberattaque. Des personnages sont entrés en scène dont Lancaster, agent de la CIA prêt à tout pour trouver les responsables, Nora, la première astronaute féminine noire et Jack, qui veut venger la mort de sa petite amie. Nora va rencontrer Jack, ils vont fuir ensemble à travers un pays dévasté au bord du point de rupture, tandis que Lancaster, en Europe, resserre ses filets autour des coupables.
Scénario d'un piratage national :
Le récit avance et soulève des questions. Le rythme est soutenu et les événements s'enchaînent très très vite. Ce qui est intéressant, à mon avis, pour une histoire de piratage informatique et de menaces nationales, mais le contrecoup, c'est que ce sont les personnages qui en pâtissent. Enfin, plutôt leur caractérisation. Par exemple, Nora rencontre Jack et le voit froidement assassiner deux personnes, mais ce sont des meurtriers, explique-t-il, donc pas de souci, on peut devenir amis quand même et voyager ensemble. Comme par hasard, il faut que l'avion de Nora atterrisse sur l'autoroute pile poil au moment où Jack est emmené par la police sur cette même autoroute.
Lancaster tend un piège et n'attend même pas que son agent se mette hors de portée pour intervenir. Résultat, elle se fait capturer et sert d'otage. Voilà le type d'événements qui m'ont un peu gêné à la lecture et qui nuisent au bon déroulement de l'histoire. J'en ai déjà beaucoup dit sur les surprises de ce deuxième tome.
A part Nora - a priori et dans ce deuxième tome en tout cas -, les personnages sont tranchés, Jack devient meurtrier par vengeance, Lancaster est prêt à tout pour trouver les coupables. C'est intéressant car les protagonistes de cette histoire ne sont pas tout blancs, des archétypes des agents du bien luttant contre le mal, mais il s'agit bien d'être humains, pouvant craquer, s'énerver, voire tuer pour arriver à leur fins. Ce qui pose la question : Valent-ils mieux que leurs adversaires juste parce qu'ils sont dans le bon camp ? Une question de fond que soulève discrètement Daniel Pecqueur au travers de cette histoire. Et c'est ce qui rend le récit tendu. A tout moment, on peut basculer dans la violence pure, pas seulement le monde mais aussi les héros de l'histoire.
Si on découvre de nouveaux éléments, on ne sait pas trop vers quoi se dirige la suite de ce récit, ce qui donne envie de lire le troisième tome.
Le dessin d'un monde cyberravagé:
Denys a dessiné d'un trait dynamique ce monde victime d'une cyberguerre. Avec un dessin semi-réaliste, il parvient à donner force aux scènes d'action. Bien que concernant les visages, parfois, je trouve que le dessin, selon les cases, ne leur rend pas justice, comme celui de la secrétaire que l'on suit dans les premières pages.
Les décors réalistes contribuent à renforcer l'ambiance. Le cadrage et la composition plus classique restent bien au service de l'histoire.
La couverture est dans un style assez différent de la BD. Elle est réalisé par Nicolas Siner. Ce n'est pas la première fois que je constate cela. Deux talents graphiques fort différents mais qui se rencontrent, l'un à la couverture, l'autre à l'histoire. Je ne saisis pas bien les raisons d'un tel choix. Car du coup, la couverture ne reflète pas le style graphique de l'histoire. Et parfois, la couverture claque tellement qu'on a envie de voir l'histoire dessinée du même trait, et qu'on se retrouve déçu par les premières pages, malgré toutes leurs qualités spécifiques. Donc, la couverture dessinée par un autre me semble même nuire au récit.
Si quelqu'un a la réponse à cette question, qu'il n'hésite pas à la partager avec nous (et s'il ne le fait pas, il n'est pas obligé de se taire à jamais, bien sûr).
Conclusion d'une cyberattaque en suspens:
Le deuxième tome de cette série haletante comporte quelques faiblesses mais la vitesse de l'enquête et du déroulé des événements ne peut que vous entraîner à lire la suite.
Et pour finir, la bande-annonce de cette BD :
Zéda rencontre Nora, en plein cœur de la cyberwar.