Cette règle du « zéro phyto » oblige les collectivités à repenser leurs modes de gestion des espaces publics. Si certaines collectivités optent pour l’utilisation de produits de substitution (produits autorisés en agriculture biologique, biostimulants, etc.), d’autres expérimentent une pratique d’un autre genre : l’éco-pâturage.
Consistant à faire paître des animaux pour entretenir les espaces naturels, cette pratique ancestrale est dotée de nombreuses vertus. Quoi de plus agréable pour des urbains en quête de nature que de croiser béliers, brebis et chèvres au détour d’une promenade ? Plusieurs villes l’ont bien compris et imaginent des actions pédagogiques et de médiation sociale autour de cette présence animale : promotion du vivre ensemble, création d’emplois en insertion pour s’occuper des animaux, connaissance de la nature et des animaux, etc.
L’enjeu est également écologique puisque le recours à l’éco-pâturage pour l’entretien des espaces verts participe à la préservation de la biodiversité, à la promotion de races anciennes peu communes ou menacées et à la réduction des impacts environnementaux (zéro traitement, fertilisation naturelle, zéro bruit, etc.).
Une pratique qui séduit aussi d’autres acteurs. Dans la région de Dieppe, en Seine-Maritime, le bailleur social Sodineuf Habitat Normand s’est lancé dans la mise en place d’un projet d’éco-pâturages à grande échelle. En collaboration avec Ökotop, une association spécialisée dans la gestion éco-responsable des espaces verts, il a identifié 5 hectares répartis sur 13 sites pouvant être entretenus par du bétail. Une soixantaine d’ovins et caprins y paissent au sein des résidences du bailleur. Des actions autour des animaux (sensibilisation, tontes, etc.) sont prévues avec les habitants, en partenariat avec les associations de quartier.
De quoi susciter la curiosité des résidents et contribuer au développement de la nature en ville.