#2020RacontePasTaVie - jour 24, parents d'élèves

Publié le 24 janvier 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais à la limite peu importe, parce que cela me fera du bien : je vis dans la terreur des parents d’élèves.

Une grande partie de ma vie est organisée, de la manière la plus rigoureuse, dans le but d’éviter toute interaction sociale en dehors du cercle très restreint de mes connus (et encore, à condition d’en être prévenu suffisamment en avance).
Seulement une faille existe et je m’en veux de pas l’avoir prévue : les enfants vous obligent régulièrement à rencontrer… des gens.

Le personnel de santé, très tôt, puis celui de la crèche et enfin de l’éducation nationale.
L’école a cet immédiat effet sur moi, que dès que je m’y retrouve, de vieilles sensations d’élève à deux doigts d’être pris en faute pour tout un tas de choses reprochables guident mon comportement.
Mais je peux gérer.
Ce type de relation est tout de même très formel, les rôles sont bien définis, les dialogues presque écrits à l’avance et aucune forme de lien amical n’est exigée durant l’échange.

Tel n’est pas le cas des entrées et sorties de classes.
Là, tout un tas de gens sympathisent entre eux, semblent excessivement à l’aise dans leur interactions, parlant de tout, de rien, dans la plus grande décontraction comme s’il était parfaitement naturel de trouver de quoi converser amicalement avec quelqu’un que seules quelques minutes par semaine au même endroit lient.
Le pire étant les petits déjeuners ou autres sortes d’invitations dans la classe. La plupart du temps j’y échappe. Mais pas toujours, parfois Madame mon épouse est trop débordée par ses diverses obligations ou appelée à d’autres missions à l’autre bout très loin du monde, et je dois m’y coller. Alors, je suis celui qui réserve sons sourire crispé pour le sol qu’il ne quitte pas du regard ou pour quelque mur dont un dessin ou une affiche semble mériter une (très) longue et entière contemplation et je m’enfuis dès que possible.

Le pire, disais-je ?
Mais non voyons. Le pire ce sont les kermesses ou autres spectacles de fin d’année, avec des cours de récréation remplies de monde.
Sur le même principe que les E-bombes qui saturent l'environnement d'ondes électromagnétiques de toutes longueurs d'ondes pour rendre hors d'usage les composants des ordinateurs ou systèmes électroniques, la foule de parents, enseignants, élèves entassés me fait l'effet d'une S-bombe, une bombe sociale.

Le plus mystérieux dans tout ça, c’est qu’il y en a tout de même quelques uns parmi ces parents d’élèves qui sont entrés dans ma vie au point de faire partie du cercle très restreint de mes connus avec lesquels j’ai volontiers des interactions sociales (enfin, à condition d’en être prévenu suffisamment en avance).
Par quel mystère me demanderez-vous ? Et bien par la magie de Madame mon épouse sans laquelle ma vie ne serait que solitude seulement peuplée de papiers et d’écran (je veux dire encore plus que maintenant). Épouse qui mériterait toutes les louanges mais le temps presse et votre patience s’use.