Titre : Katanga, T3 : Dispersion
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Sylvain Vallée
Parution : Janvier 2019
Katanga est une série née de la collaboration et de l’imagination d’un couple d’auteurs désormais culte : Fabien Nury et Sylvain Vallée. Tout lecteur de leur saga Il était une fois en France est tombé sur le charme de leurs talents à conter une histoire prenante, pleine de rebondissements et qui ne laisse pas indemne émotionnellement. La lecture des deux premiers tomes de Katanga confirme la capacité du duo à offrir un scénario riche et prenant. J’étais donc impatience de connaître le dénouement cette trilogie en me plongeant dans la lecture du dernier chapitre intitulé Dispersion.
Faire cohabiter réalité historique et fiction
L’histoire se construit autour d’une quête de diamants cachés sur fond de crise politique. Le premier tome a mis en place les protagonistes et les équilibres instables entre eux. La situation s’est logiquement complexifiée dans le deuxième épisode. Le troisième semble se déroulait selon la règle suivante : il n’en restera qu’un…
Fabien Nury s’est fait une spécialité du genre narratif consistant à faire cohabiter réalité historique et fiction. D’ailleurs cet état de fait est annoncé au début de l’album avec les mots suivants : « Ce récit est une pure fiction mêlant librement des faits et des personnages ayant réellement existé avec des suppositions et des inventions délibérées. Les auteurs n’ont aucune prétention à faire œuvre d’historien et n’ont d’autre ambition, avec cette histoire, que de divertir le lecteur. » Ce travail d’écriture offre une crédibilité à l’intrigue et augmente le réalisme et l’intensité de la lecture.
Le scénario est particulièrement dense. Il met en jeu un grand nombre de personnages. Les enjeux sont multiples et à plusieurs échelles. Les manipulations et les stratégies sont les moteurs d’engrenages narratifs. L’intrigue est complexe et prenante. Néanmoins, j’ai eu besoin de plusieurs lectures pour maîtriser parfaitement les tenants et les aboutissants de l’ensemble. Mais soyez rassuré, cet album est un petit bijou qui conclue merveilleusement une trilogie qui avait éveillé chez moi un attrait particulièrement fort.
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé le trait remarquable de Sylvain Vallée. Il possède une identité forte dont je suis un grand fan. Son travail sur les personnages est impressionnant. Ils ont des « gueules » qui habillent l’histoire. De plus l’immersion géographique que ses illustrations créent est subjuguant. Pour résumer, le dessinateur confirme ici sa maestria entrevue dans ses productions précédentes.
Ce dernier opus conclut une belle trilogie qui s’avère, de mon point de vue, haut de gamme. L’histoire est dense et prenante. L’époque est originale et l’immersion dans un pays qui m’est inconnu m’a beaucoup plu. Cet album confirme le talent d’un duo d’auteurs dont je ne peux que guetter les futures parutions…