Room Me et 33 en split album.

Publié le 22 janvier 2020 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

Concernant les deux titres de Room Me, on se fait vite aspirer par l’ambiance sombre qui y est distillée.

Le chant féminin apporte un charme et une sensualité ensorcelante sans aucun doute tandis que la voix saturée qui intervient par intermittence vient légèrement dévier les morceaux de leur tendance astrale. Plus particulièrement lors du morceau «La Chute», la combinaison des deux voix et les parties type question/réponse viennent dérouter un peu l’idée qu’on se faisait de leur musique suite à l’écoute du morceau « L’Envol », permettant à Room Me de sortir de la petite boîte dans laquelle certains pourraient les mettre de prime abord. Je pense que les aficionados de Ruby The Hatchett et Kylesia y trouveront leur compte tandis que les fans de l’album BELFRY du groupe Messa feront tourner en boucle cette face du vinyle avec ses sonorités atmosphériques qui fleurent bon la cave à sévices humide.

Au tour des petits gars de 33 qui sont à l’origine de l’achat compulsif du split. On me confirme dans l’oreillette que ces 3 sauvages aux 2/3 chevelus ne viennent pas girondins mais bel et bien de Metz.

Formés en 2016, j’avais eu la chance de planter ma tente à côté de leur bivouac lors des Volcano Sessions de 2018. Rencontre forte et haute en couleur, quand on accroche autant avec des personnes, généralement on ne peut qu’apprécier leur production.
Et c’est le cas. Putain ce que trois morceaux qui durent de 4 à 6 minutes peuvent passer vite (pas si con ce Einstein et son histoire de relativité du temps).

Côté instru, on ne s’emmerde jamais. La batterie est une guillotine qui s’abat encore et encore sur votre nuque en prenant le soin de s’amuser à varier la cadence. La basse est un maillet déformé qui vous plombe l’entre-jambe tandis que la guitare est une dague aiguisée qui vient vous piquer à multiples reprises et vous lacère au passage afin de vous laisser à vif.
La basse est lourde mais ne cesse d’avancer, tout comme la batterie qui comble le moindre espace laissé par les riffs de la guitare. Et pourtant avec tout ça, ça respire.
Au chant, la voix est claire et posée sans pour autant manquer d’énergie. Elle nous raconte des histoires lugubres, en anglais, un peu à la façon d’un Dunbarrow ou d’un Black Sabbath. On pourrait également rapprocher l’ambiance générale de cette face du vinyle à l’esprit du génialissime dernier album de Kadavar (FOR THE DEAD TRAVEL FAST, sorti en 2019).

Ne vous laissez pas surprendre par la douceur planante du solo d’intro du tout premier morceau, c’est le sucre qui entoure l’arsenic du bonbon qu’une pale figure en toge noire vous tend.
La globalité des compositions et leur enchaînement sont d’une grande fluidité.
Le trio ne se contente pas de dépoussiérer 2 riffs afin de créer un morceau, les riffs et rythmes varient tout au long de chaque composition. Que l’humeur soit à la lourdeur ou à l’accélération, on nous en met plein la tronche sans oublier les finitions (cet écho temporaire sur la voix dans « Medusa », ce cri dérangé dans « Schizophrenia »,…).

Bref, 3 morceaux intelligents qui ne manquent pas d’être burnés. La seule déception… que 3 morceaux. Plus qu’à croiser les doigts pour ces gars et leur souhaiter l’enregistrement d’un album en 10 ou 12 titres, pour leur aboutissement et surtout pour notre plaisir.

Tracklist:
1. ROOM ME – L’Envol
2. ROOM ME – La chute
3. 33 – Medusa
4. 33 – Schizophrenia
5. 33 – Seven Souls