Magazine Culture
J'avais dit l'année dernière qu'une année qui commençait par la chronique d'un album de Deerhunter ne pouvait être qu'une bonne année. Musicalement parlant tout du moins. Je ne sais pas si ce fut vraiment le cas. Il y eut de bons disques mais surtout d'excellents concerts en ce qui me concerne. Est-ce donc qu'on peut dire la même chose d'une année qui commence par un nouveau of Montreal ? Bon, je triche un peu car il y a déjà eu quelques sorties la semaine passée, qui sont admirablement listées de manière hebdomadaire par l'indispensable webzine Benzine Mag. Comme Deerhunter, of Montreal ne sort jamais de mauvais albums. Bien sûr, ils n'égaleront sans doute plus jamais leur chef d'oeuvre de 2007, l'inusable "Hissing Fauna, are you the destroyer?" Mais ils parviennent à chaque fois à viser juste et surprendre tout en restant dans le même créneau d'une pop azimutée, kitsch et enlevée. "Ur Fun", cette fois, rien que le titre annonce la couleur. La pochette est aussi plus directe, pas de dessins tarabiscotés, mais une photo où l'on voit le leader Kevin Barnes avec une fille (sa copine ?) dans une voiture. Comme le cliché de jeunes qui s'amusent. Barnes n'est plus vraiment jeune - quand même 45 ans au compteur - mais il n'a rien perdu de sa démesure. Sa musique ne s'autorise aucune limite. Les chansons s'enchaînent toutes accrocheuses, mais pas si légères que la musique pourrait le laisser paraître. "Don't let me die in America" a par exemple un message clair : Barnes n'est pas très fier de la politique de son pays. Un peu de fun, voilà ce dont on a besoin, en ces temps où les nouvelles apparaissent de plus en plus déprimantes. Pas pour oublier mais pour s'amuser malgré tout.