Magazine Culture
La musique du timide canadien Andy Shauf n'a rien de révolutionnaire. C'est du folk de facture classique. Ses histoires sont communes, elles parlent de vies quotidiennes, de rencontres amoureuses, de soirées passées dans des bars. C'est d'ailleurs le thème de ce nouveau disque, "The Neon Skyline", comme si le "Between the bars" de feu Elliott Smith, référence évidente, était prolongé sur la durée d'un album entier. La voix, les arrangements de Shauf sont tout de même plus enjoués que ceux de son illustre aîné. On imagine peut-être à tort, le canadien nettement moins dépressif. Mais il partage le même talent pour trousser de divines mélodies ("Neon Skyline", "Try Again", "Fire Truck" et j'en passe), avec un matériau de base plutôt simple : une voix, une guitare, agrémenté deci delà, de cordes ou de vents. Pour ce nouvel album, l'artiste a voulu justement des chansons qui tiennent debout toutes seules, sans les artifices du studio. Des chansons plus faciles à jouer sur scène. Il sera de passage en France début avril. L'occasion peut-être de rencontrer ce songwriter d'exception, un des rares actuellement à être capable de concevoir aussi facilement à partir un style pourtant archi rebattu de tels bijoux. "A heart of gold" disait le maître en matière.