#2020RacontePasTaVie - jour 13, Marie Madeleine

Publié le 13 janvier 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais il m’arrive d’aller au musée.

Pas excessivement souvent non plus, c’est très fréquenté ce genre d’endroits.
Particulièrement le Louvre avec, aux pieds de la pyramide de verre, ses visiteurs en longues files qu’alimentent un va et vient de cars de touristes en flux continu.

Heureusement je possède une carte d’abonné aux vertus coupe-file et fruit des avantages accordés par l'ordonnance du 22 février 1945 instituant le comité d'entreprise dans toutes les entreprises de cinquante salariés et plus.
Je vous avouerai que, bien que fort content d’échapper aux longues heures d’attente j’ai un rapport un peu compliqué à ce type de privilège. Au moment de doubler tout le monde mes regards restent au sol, un sourire gêné se crispe et des excuses sont marmonnée tout au long d’un trajet qui me semble long, long, long.

Mais nous voilà à l’intérieur.
Deux galeries ont ma préférence : celle dédiée à la peinture italienne qui est mon goût principal et celle intitulée Europe du Nord, Gothique tardif.
En ce qui concerne la première, les œuvres proposées sont toutes ou presque magnifiques et sont un régal pour l’œil mais cela manque un peu de Tintoret et, surtout, la foule s’y retrouve en masse, dans le crépitement incessant des selfies sur fond d’art.
Tout le contraire de la deuxième que peu d’âmes visitent et qui offre un calme bienvenu, une douceur en soi. Parmi les merveilles s’y trouvant il est une sculpture devant laquelle j’ai pris l’habitude de m’asseoir longuement, celle de Sainte Marie Madeleine, ouvre de Gregor Erhart.
Ses faux airs de Venus boticellienne et sa sensualité sulpicienne ont la vertu de me plonger dans un état de béate stupeur méditative.

La plus grande de mes filles est également très sensible à son charme. Plus jeune, lorsqu’elle avait aux alentours de six ans elle revenait de chaque visite au Louvre en disant qu’elle voulait se laisser pousser les cheveux comme la dame, jusqu’au milieu des fesses.
Elle a aujourd’hui presqu’exaucé ce vœu. Ce que je regrette un peu d’ailleurs, pour tout un tas de raisons que je pourrais exposer mais le temps presse et votre patience s’use.