Le décès de la maharani à 21 ans en 1937 au retour du couronnement de George VI met un point final à cette belle histoire et à la collaboration entre le prince et les artistes. La superbe demeure est peu à peu désertée. Louise Curtis, une des trois commissaires avec Olivier Gabet, directeur du MAD et Raphaelle Billé précise "Le palais fut conçu par et pour un couple. Après la mort de la maharani en 1937, il fut d’ailleurs délaissé". Lors de l’indépendance du pays en 1947, la principauté d’Indore intègre l’Union indienne. L"intérieur du palais est dispersé dans des ventes aux enchères en 1980 et se retrouve chez de grands collectionneurs français, américains ou qataris. Actuellement, Manik Bagh est le siège des douanes de l’Inde centrale... Tout avait commencé en 1927 lorsque le prince, futur grand mécène, avait rencontré l’écrivain et marchand d’art Henri-Pierre Roché, l’auteur du roman "Jules et Jim", Il deviendra une sorte de conseiller artistique. La rencontre avec le couturier et collectionneur Jacques Doucet fut aussi décisive.
L’architecte Eckart Muthesius dut revoir ses plans et tenir compte du climat, des pluies abondantes et de l'extrême chaleur même si ses ambitions modernistes avaient à en souffrir. Une entreprise apparentée à la famille de Leni Riefenstahl installa la climatisation. Yeshwant Rao Holkar II fit appel à une vingtaine de créateurs d’avant-garde tels les décorateurs Jacques-Emile Ruhlmann, Louis Sognot ou Charlotte Alix, le peintre Da Silva Bruhns, les architectes d'intérieur Eileen Gray ou Le Corbusier, le designer Herbst et l’orfèvre Jean Puiforcat. En 1936, le maharadjah achète deux versions de "L'Oiseau dans l'espace" de Constantin Brancusi , l'un en marbre noir, l'autre en marbre blanc, on peut en voir la maquette. Ils devaient orner le Temple de la Méditation qui ne verra jamais le jour.
La magie de cette exposition qui se tient jusqu'au 12 janvier pourra être prolongée avec le catalogue de "Moderne maharajah. Un prince indien des années 1930", ouvrage collectif publié sous la direction de Raphaèle Billé et Louise Curtis avec des textes de Stéphane-Jacques Addade, Raphaèle Billé, Julie Blum, Louise Curtis et Guigone Rolland. Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur L’année 2019 s’étant terminée en catastrophe, il est urgent de croiser les doigts et de réciter comme une litanie de chapelet, les vœux et les bonnes intentions que nous aimerions voir se réaliser en 2020. Le scandale Delevoye a clos l’année 2019....