Il y a ces étendues d'herbe, une steppe infinie, traversée par des chemins non tracés. J'y suis venu par le souvenir d'une forme qui sautait dans les champs et "ça faisait hop" dans un roman de Jean Giono. Mais cette steppe dessinée par Georges Peignard est en Ukraine et au-delà. On la voit de l'autre côté des vitres, comme on voyait les bouleaux de l'autre côté des vitres dans la pièce de Fabrice Murgia, La mémoire des arbres. Et l'actualité ramène ma pensée aux incendies tant il me semble que la steppe en a été traversée. Une image m'obsède ces derniers jours, venue d'Australie : certains arbres semblent y brûler de l'intérieur comme à la fin du livre de Manuela Draeger, Onze rêves de suie, avant que tout se fige.