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Western Circus

Publié le 18 juillet 2008 par Doespirito @Doespirito
ElectionsusLa campagne présidentielle américaine me paraît assez inintéressante. Le clip vidéo des frères Spiridelli (ci-contre) m'a donc fortement amusé. Les efforts des médias pour nous passionner sur un sujet qui, au fond, nous concerne peu (qu'est-ce qui va changer vraiment pour moi si Obama ou Mac Cain sont élus ?) va de pair avec l'aspect répétitif, "déjà vu" dirait-on là-bas. La sélection des candidats en est un bel exemple. Je m'étonne toujours  qu'un pays qui a fait de l'efficacité sa marque de fabrique, en soit encore à un processus de désignation et d'élection des candidats aussi compliqué et archaïque.
Ce western circus commence dans l'Iowa et le New Hampshire, ce qui ne correspond à rien d'autre qu'à la volonté de ces deux états d'être sous les feux des projecteurs des médias. Dans pas mal de petits états (Alaska, Colorado, Maine, Montana…), les réunions de désignation des candidats, en principe réservées aux membres du parti qui les organisent, se font à main levée dans des salles municipales, des gymnases… Ces Caucus assez folkloriques, voire folklo tout court, sont tout de même relayés par les médias, qui n'ont que ça à se mettre sous la dent, et font tout pour en tirer quelques informations sans relief et des projections assez hasardeuses.
En février, c'est soit-disant l'apothéose, avec le "Super Tuesday". Là encore, il s'agit d'une volonté de certains Etats de maintenir un peu de suspense en groupant plusieurs élections en même temps, pour éviter de passer inaperçus si les élections s'enchaînaient, avec l'inévitable effet de lassitude. Sans parler du fameux effet boule de neige, qui veut qu'une tendance se confirme Etat après Etat. Comment on dit moutonnier, en anglais ?
Aujourd'hui, on est dans la phase finale, avec une avalanche (pour rester dans la métaphore hivernale) de croche-pieds réciproques des deux candidats, un jour pour décrocher le vote des Latinos, le lendemain pour convaincre les électeurs encore hésitants sur l'issue de la guerre en Irak. De marketing électoral en politiquement correct, les positions et les discours s'affadissent. Le taux de participation n'en sera pas plus élevé pour autant, et le choix des candidats se fera, comme d'habitude, sur les habituelles rhétoriques démagogiques qui appâtent les électeurs comme des éphémères autour d'un réverbère. Si je vous dis « Je pourfendrai le crime et le réduira à néant », ça passera cent fois mieux que si vous dites la vérité : « Quoiqu'on fasse, le crime sera toujours présent dans nos sociétés »
Le suspense tourne toujours, paraît-il, autour de fait de savoir qui sera désigné comme vice-président. Ce qui est sans grand intérêt, si on se réfère au rôle dudit vice-Président une fois le Président élu. Les sondages succèdent aux sondages, les projections aux projections, les analyses aux analyses, blog contre blog. Si c'était pour y comprendre quelque chose, je ne dirais pas non. Mais là… 
Je sais ce qu'on va me dire : c'est l'élection dans le pays le plus important du monde, donc ça nous concerne forcément. J'ai tendance à croire que l'élection dans le pays le plus important du monde devrait être autrement plus démocratique, passionnante, vivante que ce vaste bazar nauséeux. Elle est peut être à l'image de sa situation actuelle : une Amérique enlisée, sans projet, comme effarée de voir ce qui lui arrive. Et qui continue à faire comme si. Mais si c'est un Français qui le dit…

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