Bilan 2019, Bonana 2020 !

Par Gangoueus @lareus
2019 a été très particulière pour moi. Pour différentes raisons. Et les événements qu’on rencontre peuvent avoir des incidences sur notre production, sur nos connexions, sur nos lectures. Parce que je suis un blogueur littéraire,  je continuerai de vous proposer mes points de vue à partir de mon prisme mouvant de lecture du monde.

2019 - Les flops, les hits

Parlons d’abord des partenariats. Je suis blogueur. Cela me donne une certaine liberté de parole et me permet de vous narrer  certaines collaborations qui peuvent vous donner une idée du monde du livre africain francophone dans ses aspects positifs mais aussi sous des angles plus chaotiques. J’ai collaboré avec beaucoup de passion et d’enthousiasme à l’animation du comité de lecture du prix du roman engagé 2017 et 2018 avec la CENE littéraire. Une expérience exaltante à la fois pour le lecteur que je suis et dans le défi d’organiser une détection et une sélection d’oeuvres à destination d’un jury exigeant et pertinent. Cette expérience, je l’ai renouvelé avec la première session du Prix Orange du livre Africain organisée par l’Agence Culturelle Africaine pour la Fondation Orange. Action de conseil littéraire sur un prix récompensant une oeuvre à partir d'une sélection de 60 ouvrages tous édités et publiés sur le continent Africain. Un projet riche et complexe sur le plan technique, avec cinq comités de lecture répartis de l’Afrique du nord à Madagascar en passant par l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale. Le jury a choisi Djaïli Amal Amadou en mai 2019 pour son roman sublime Munyal, les larmes de la patience édité au Cameroun chez Proximité. 
Pour parler des choses qui fâchent, une grande déception a été l’absence du Pavillon des lettres d’Afrique en 2019 au Salon du livre de Paris. Un manque qui s'est fait sentir dans ce grand événement parisien où la présence africaine était assurée depuis dix ans par un grand pavillon d’abord tenu par le stand des livres et auteurs du bassin du Congo soutenu l’état congolais puis par un ensemble d’états africains déléguant l’organisation par l’agence de communication Hopscotch puis par l’Agence Culturelle Africaine. J'avais travaillé en 2018 comme consultant pour le Pavillon des lettres d'Afrique à la Foire du livre de Bruxelles, en collaboration avec l'ONG CEC en proposant des thèmes des tables rondes puis sur le Salon du livre de Paris où le projet fut plus complexe à penser et à cadrer. L’événement a eu lieu. En 2019, des problèmes de trésorerie ont fini par plomber cette structure et conduire au désastre d’une non représentation significative des lettres africaines. 
Néanmoins, j’ai pour habitude de voir le verre à moitié plein. Ces démarches de prise en charge pa des structures africaines des événements autour du livre, de la légitimation des productions littéraires du continent ont, pour moi, quelque chose de stimulant. Ce sont des approches africaines. Qu'on se vautre, qu’on tienne debout, j’aime cette volonté qui ne peut conduire que vers une autodétermination dans le monde des lettres africaines. Avec qui s’associe-t-on (états ou structures privées), comment  pérennise-on ces initiatives, ce sont les questions que je me suis posées cette année. Pour penser grand, il faut une maîtrise de l’ingénierie des projets culturelles. Pour penser loin, il faut se déposséder d’un objet, d’une initiative pour qu’elle survive à nos errances personnelles.

Chez Gangoueus, at home !

Pour revenir à mon blog, qui au fil des ans donne la légitimité pour être associé à ces projets d'envergure, j’ai produit moins d’articles cette année. Pour moult raisons. Mais, les statistiques en termes de visites sont parmi les meilleures de ces trois dernières années. 2500 à 3000 vues par article produit en 2019 (en moyenne). Avec quelques pointes au autour des 5000 vues. Certains me diront que ce n’est pas grand. Je répondrai que cela dépend : Qui lit ? Quelle est l’influence de celles et ceux qui lisent ces articles ? Dans les dédales d'un salon, c'est surprenant de tomber sur un doctorant qui vous signifie que les chroniques ont participé à l'élaboration du corpus de sa thèse. Idem pour un ado qui trouve des bases pour entrer dans le monde des lettres africaines. Je répondrai aussi que je ne fais plus d’effort de promotion des contenus que je produis (si ce n’est ma page FB), parce que je n’ai plus le temps pour. Je dirai aussi que le monde du web 2.0 est hasbeen depuis quelques années. Et qu’on résiste bien quand je vois les scores de ce blog. Je dois dire que je suis aidé par de passionnants contributeurs comme les universitaires Pénélope Zang Mba, Abdoulaye Imorou, la grande lectrice Françoise Hervé, la critique littéraire Vincente Duchel Clergeau ou encore le journaliste Emmanuel Goujon. Je remercie ces personnes, amoureuses des lettres, et qui me font suffisamment confiance pour m’adresser leurs textes et participent donc à la diversité et à ce cosmopolitisme que j’assurais au début de ce blog en allant au Japon, en Colombie,  au Liban ou en France. Ces différents lecteurs qui aiment parfois des textes pour lesquels j’aurais eu parfois à rédiger une note, m’enrichissent par leur regard et me redonnent envie de relire certains textes. Si tu es tenté par l'expérience, n'hésite pas à me contacter.

Chroniques littéraires africaines, le nouveau bébé

A l’occasion des Universités de la rentrée de Présence Africaine, nous avons annoncé le lancement des Chroniques littéraires Africaines. C’est une nouvelle plateforme collaborative ou une quinzaine de lecteurs, critiques se lancent dans la critique littéraire. Nous avons pris le parti de produire un espace beau, responsive (le résultat sur smartphone est intéressant). Il vous appartient de vous saisir de ce site, de le critiquer si vous n’êtes pas satisfaits de la qualité de nos publications, de les relayer jusqu’au bout de la Terre si vous êtes séduits par une ou plusieurs chroniques. Comme je le dis parfois, si vous aimez, ne likez pas : partagez. Cela ne va pas salir vos murs au contraire, c’est l’occasion de découvrir et de faire découvrir à la fois des auteurs ayant parfois pignon sur rue à Paris ou des plumes qui écrivent et publient depuis Cotonou, Brazzaville ou Dakar. Nous n’avons aucune force sans votre soutien.
A noter, ma nouvelle collaboration sur une radio web, en l'occurrence Mon Paris FM. Je vous invite à la découvrir en téléchargeant l'application sur Androïd. Le son est vraiment bon. Je participe tous les vendredi soir au talk-show Week-end africain de Malik Eudy avec les chroniques #çafaitparler et #taskifféoutaspaskiffé. J'y parle de littérature et d'actualités. 
Je tiens à remercier Safiatou Faure Sissoko (et l’entremise de Sami Tchak) et Racine Senghor pour deux événements littéraires importants auxquels ils m’ont associé. J’ai une pensée particulière pour Guy Padja (Sud Plateau TV). 
2020 sera une année particulière. 
Chez Gangoueus continue donc, pour une quatorzième année. Au nom des contributeurs de ce blog et de moi-même, je vous souhaite tous mes voeux les meilleurs de paix, de joie, d’amour. Je vous souhaite des lectures utiles, stimulantes, reposantes, dérangeantes aussi. 
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DR Photo - Maxime Niyomwugeri