Simon Billy, un skieur de vitesse « Grand V »

Publié le 08 janvier 2020 par Etvsport @etvsport
Tu as côtoyé en plus de ton père, la championne olympique, Anne-Caroline Chausson. Etre entouré de champions d'exception, cela met la pression ?

Ils ont eu une relation pendant une petite quinzaine d'années. Cela ne mettait pas de pression mais pour une personne qui fait du sport et qui a pour objectif de performer au plus haut niveau, c'est une chance d'évoluer dans un cadre comme cela. C'est inspirant d'avoir Anne-Caroline Chausson qui a gagné une multitude de titres de championne du monde mais qui est également championne olympique de BMX, et en tant que jeune adolescent, j'étais ravi de la côtoyer. Et pour l'anecdote, je suis bidon en vélo (rires) !

Que penses-tu de la notoriété du ski de vitesse en France ? Y a-t-il des pays où c'est différent ?

La notoriété du ski de vitesse en France est minime ! C'est un sport de l'ombre car il n'y a pas une grosse couverture médiatique. C'est compliqué d'organiser des directs sur le ski de vitesse car on dépend de la nature et donc pour pas grand chose, une compétition peut être annulée.

Je n'ai pas le soutien de la part de la Fédération de ski française comme c'est le cas pour les Italiens, les Suédois ou les Autrichiens avec leur Fédération. Après, ce sont des choix politiques et je conteste rien du tout. Aujourd'hui, je suis en équipe de France, je mène ma barque tranquillement mais je n'ai pas les mêmes avantages que mes concurrents. C'est sûr qu'en terme de matériels, cela joue énormément car on se livre à une bataille technologique. Après je n'ai pas à rougir car au niveau aérodynamique, j'ai l'intime conviction que le " clan Billy " est le plus performant du circuit. Le manque que j'ai, c'est surtout au niveau des supports financiers car quand je vais à l'étranger, je dois me payer mon billet, mon hôtel et ce n'est pas le cas des autres skieurs. Mes adversaires n'ont, par exemple, pas le soucis du poids des skis en avion alors que moi, je ne peux prendre que 3 paires de ski car sinon je me fais " allumer " à l'aéroport. Mais j'ai ma structure familiale et cela me convient tout de même très bien.

Peux-tu nous parler de ton rapport à Instagram ? Quelle image de toi souhaites-tu montrer ?

Aujourd'hui, Instagram est le réseau social sur lequel il faut être actif et se faire voir car il est sympa et ensuite pour un sportif, c'est un outil de communication primordial. On est toujours là à regarder les photos que l'on va poster, on a de la chance d'avoir des photographes lors des compétitions donc niveau contenu, je ne suis pas à plaindre...en vidéo, c'est la même chose. C'est un moyen de se faire connaître, de démarcher des partenaires financiers. Pour le grand public, c'est également intéressant pour suivre un athlète, sa vie et ses performances.

Ma communauté, c'est majoritairement des fans de sports d'hiver, qui aiment la montagne et des gens qui m'ont vu à la télévision. J'ai quelques stars du foot et du rugby qui me suivent que j'ai rencontré suite à ma chute dans un centre de rééducation...mais ce sont des potes aujourd'hui.