Le Half marathon des Sables c'est bien plus qu'une simple course dans le sable : c'est un avant, à jouer à Tetris pour faire rentrer beaucoup trop de choses dans un sac, un pendant qui accélère les relations humaines et qui charge sérieusement notre compteur en kilomètre et un après avec récupération au Pisco Sour.
Voici un trop bref résumé de cette aventure, laissez-moi malgré tout en développer quelques points dans cet article.
Pau, 6h du matin le 30 novembre : j'embarque dans l'avion pour un long voyage de quasiment 36h, 12h d'avion, où j'étudie sérieusement la vie des Avengers, 7h de bus sur des routes sablonneuses avec une sérieuse concentration en nid de poule et puis 30min de camions de l'armée pour rejoindre le bivouac. À l'arrivée tout le monde est scotché, c'est très très jolie. Nous allons passé la semaine à suer dans ce lieu coupé du monde, et j'ai un peu de mal à le croire.
Dès notre arrivée, nous devons laisser notre bagage au porte du bivouac, c'est donc le moment de la préparation définitive de notre sac de course, notre sac de vie devrais-je même dire : tout ce dont nous auront besoin pour survivre pendant ces 4 jours doit entrer dans notre sac.
Je quitte ma valise avec un peu d'inquiétude, inquiétude qui se dissipe en arrivant à mon alvéole de tente et surtout en découvrant mes voisins, futurs meilleurs copains de désert. Nous le savons nous vivrons durant ces 4 jours une vie simple, transpirante, faite de plat lyophilisé, d'ampoules aux pieds et de sable dans la tente. Ce sera intense, ou ne sera pas.
Après nos deux derniers repas " normaux " (ou plutôt " divins ", bravo aux cuistots pour avoir fait à manger pour 600, bon, et chaud, en plein milieu du désert), notre première nuit dans le désert devra être réparatrice pour s'approcher de la fameuse forme olympique tant convoitée. Demain matin donc c'est le départ.
Etape 1 : la mise en bouche,31km, D+ 830,
Levée 5h30, excitée par mon premier porridge lyophilisé et prête à en découdre avec tous ces kilomètres de sable, je me lève facilement.
A 7h30 le soleil lance déjà des flammes (plus chaudes que celle de Phenix dans X-men, oui j'ai buché), les premières foulées dans le sable meuble de la plage annoncent la couleur, ça va être rude.
- Les 10 premiers km en bord d'océan pacifique c'est magnifique, évidemment tout roule, le mental, les jambes et heureusement puisqu'on est parti pour 110km !
- Après le premier ravito : " LA DUNA", là c'est moins la balade, la technique du zig zag me paraît la plus adaptée, peut-être pas la plus rapide mais la moins énergivore.
- La suite se déroule sans encombre, j'écoute de la musique et des podcasts " les Pieds sur Terre " de France Culture, je déconnecte mon cerveau (un truc que je fais assez bien) ou alors je tchatche avec des copains de course.
- Arrivée en 5h55, je suis contente et pas trop fatiguée.
L'après midi à base de CRYO dans l'océan à 14°C et petits plats sélectionnés pour moi par Lyophilise.fr (ils vous proposent des packs avec un large choix de plats parfaitement adaptés à vos besoins en énergie), je me goinfre et je me débarrasse du superflu afin d'alléger mon sac (j'avais par exemple pris 2 pommes, et bien c'était une mauvaise idée, elles ont fini cuites et molles).
Etape 2 : la longue, celle là même,55km, D+ 1200,
Levée à 3h30 courbaturées, mais toujours aussi excitée par ce qui m'attend.
Départ à 5h15, on éteint nos frontales et j'espère ne pas avoir à la rallumer, mon objectif est d'arriver avant la nuit.
- On commence fort avec une grande montée dans le sable mou, avec les cuissots courbaturés de la veille c'est un peu dur.
- Le PC 1 arrive rapidement, enfin 2h de course sont déjà écoulées et le soleil sort, je remets de la crème solaire à 8h du matin.
- Entre le PC1 et PC2, je suis dans le dur, j'ai encore 7h de course devant moi, le moral est un peu à plat.
- Je mange une demi barre céréale toutes les heures, dès que la faim se fait sentir hop je croque, ça me fait tenir.
- PC3 je me pose 20 minutes pour soigner une ampoule et suite à ça je reprends le dessus et je cours quasiment jusqu'au prochain PC, je sais que la descente de la dune approche et ça me donne des ailes.
- LA DUNA : dans le sens inverse c'était génial, j'avais l'impression de descendre dans la poudreuse J'ADORE !
- La fin est longue, heureusement le bœuf séché occupe mon esprit et mon ventre.
- Je termine en 11h10 bien avant le couché du soleil !
L'étape Jour de repos : l'aventure dont je rêvais : à lire ici
Etape 3 : la tranche de citron dans la Corona,22km, D+ 510,
Levée 5h30 pour plier le campement
Départ 7h30 dans le brouillard tant mieux car le soleil va chauffer dur ce jour là.
Une étape bien plus roulante que les autres, elle passe tellement vite qu'on en oublierait les paysages les plus beaux et variés du séjour.
La médaille arrive presque trop vite, mais une fois autour du coup tous les kilomètres reviennent dans les jambes et la tête et me font couler quelques larmes de bonheur intense (mais pas tellement parce qu'il n'y plus beaucoup d'eau dans ce corps).
- Je termine en 3h42, je suis heureuse !
Place à la piscine, la fête et les Pisco Sour (hyper indiqué pour toute récupération.)
Si ce n'était de l'obsession pour le marketing cet évènement serait parfait. Attention je tiens à tirer mon chapeau à toutes les petites mains présentes sur place qui nous bien accueillis, soignés, guidés tout au long de l'aventure. Mais la mise en avant des " influencers " et " vip " tout au long de la course est un peu fatiguant et fait ressortir un faux air de ClubMed qu'on ne cherche pas sur un ultra trail de plus la gestion des invités par les marques partenaires est très inégale au sein des participants, c'est en tout cas le ressenti de pas mal de coureurs.
A ne pas oublier :
- Des guêtres couvrantes cousues sur les chaussures, sinon on doit " dessabler " très régulièrement.
- De la crème solaire, dès 8h du matin le soleil brule.
- Préparer vos pieds avant la course, le sable cause de belles ampoules.
Pendant la course :
- Buvez régulièrement et aspergez vous d'eau.
- Remettez de la crème solaire et couvrez vous la tête.
- Mangez régulièrement en petite quantité.
Toutes les infos sur la course : Half MDS Pérou
Article également disponible dans le Running Attitude N°207.