Je ne sais plus si je vous en déjà parlé mais j'adore marcher.
Je ne suis pas pourvu d'une résistance à l'effort particulièrement haute mais l'idée de mettre un pied devant l'autre et de recommencer pendant longtemps très longtemps ne m'effraie absolument pas.
Peut-être aussi ai-je dû faire de nécessité vertu:
- Un rapport compliqué à l'équilibre et la proprioception notamment m'ont rendu la pratique du vélo, scooter ou toutes sortes de deux-roues quasiment impossible. Ce qui fait, au passage, que l'expression «c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas» est incompréhensible.
Il était probable que ces diverses qualités feraient obstacle à l'obtention du permis de conduire. Au point qu'au bout de vingt heures de conduite de mon moniteur à la suite du six millième soupir me demanda, la main sur l'épaule, si j'avais vraiment besoin de ce permis.
- Un rapport pour le moins compliqué à l'orientation, un pas ample et rapide et une sociabilité trop mal formée pour demander mon chemin m'ont bien souvent emmené fort loin de mon point d'arrivée visé, transformant de moyens trajets en longues épopées de plusieurs heures.
Mais j'ai même aussi fait de nécessité credo.
Je ne conçois les voyages qu'à pied ou en train (en bateau, à la grande rigueur) tous les autres moyens de locomotion m'apparaissant en fin de compte tout à fait barbares et indignes.
Enfin, pour dire la vérité, je ne conçois qu'assez peu les voyages. J'aurais même tendance à avoir en horreur. Ce qui pourrait sembler paradoxal dans la mesure où un de mes écrivains favoris un justement fait de ses incessants voyages la matière première de presque tous ses écrits. Et c'est là suffisamment récent pour que je sois certain de vous en avoir déjà parlé.
Cela mériterait peut être de s'y pencher mais le temps presse et votre patience s'use.