Si les assistants vocaux ont encore des difficultés à tenir toutes leurs promesses, leur utilisation en voiture devient incontournable, pour d'évidentes raisons de sécurité, notamment. Sans être révolutionnaire, la nouvelle application de paiement via Alexa dévoilée au CES par Fiserv et ExxonMobil donne un aperçu des tendances à venir.
Le nouveau dispositif, qui sera initialement déployé, dans les mois à venir, sur l'ensemble des quelques 11 500 stations-service Exxon et Mobil réparties sur le territoire des États-Unis, permettra aux automobilistes équipés d'un appareil compatible avec l'interface vocale d'Amazon – qu'il soit installé dans leur voiture ou qu'il s'agisse d'un module autonome, y compris sur leur téléphone mobile – de gérer leurs interactions avec les pompes à essence par quelques instructions simples énoncées oralement.
Concrètement, il suffira de demander à Alexa de « payer le plein » dès que la voiture est arrêtée. Le conducteur sera alors invité à confirmer la station-service dans laquelle il se trouve, automatiquement identifiée par géolocalisation, et le numéro de la pompe qu'il souhaite utiliser. Celle-ci est alors déverrouillée et il ne lui reste qu'à se servir. Une fois l'opération terminée, le règlement est pris en charge, en toute sécurité, par Amazon Pay, qui l'impute sur l'instrument de paiement associé à son compte Amazon.
En comparaison de la pratique actuelle, qui requiert une carte bancaire pour réaliser la même opération, l'utilisation d'Alexa ne représente certes pas un avantage extraordinaire. Cependant, en évitant le recours à un support physique et, surtout, en inscrivant l'acte dans la continuité du « dialogue » instauré avec l'automobile, pour l'exécution de commandes de plus en plus nombreuses (navigation, musique, messagerie…), et grâce à l'« intimité » ainsi créée, le principe pourrait aisément s'imposer dans les usages.
Mais le principal enjeu de l'initiative se trouve probablement ailleurs, dans l'étape suivante. Il est en effet facile d'imaginer la disparition plus ou moins totale de toute intervention du consommateur dans l'expérience client et l'élimination des frictions du parcours. Cette idée devrait en outre ouvrir la voie à l'intégration d'un porte-monnaie virtuel, voire d'un véritable compte bancaire, dans le véhicule lui-même. Dans cette perspective, les grands acteurs (Visa en est un autre, Amazon étant ici en embuscade) commencent à placer leurs pions et il semblerait qu'une grande bataille se prépare.