On a parfois répugnance ici à évoquer certains sujets tant ils sont grotesques à bien des égards, mais le devoir de lutte antiraciste est toujours le plus fort. L’affaire qui a fait le buzz sur twitter pendant la pause de fin d’année de ce blog touche en effet une marque fortement symbolique qui semble toucher à la virilité de la nation, puisque je veux parler de celle qui a secoué le slip français. Tout ne va pas dans cette affaire. Déjà, les slips, ce n’est plus la mode : qui en porte encore ? Et puis, je me demande bien quelle gloire, bien ridicule en vérité, il y aurait de clamer haut et fort en public : « mon slip est français, moi, Monsieur ! » sans s’attirer des moqueries bien méritées, comme me semble d’ailleurs en attirer irrémédiablement ceux qui se proclament imbécilement « français de souche », plus particulièrement sensibles je le crois au marketing de cette marque BBR. Fin de la parenthèse ironique sur un sujet particulièrement propice il est vrai aux sous-entendus scabreux. Passons plutôt aux faits incriminés.
L’origine de la polèmique est à rechercher dans une vidéo que j’ai eu le déplaisir de me fâner de bout en bout, visible ici. Elle a été postée sur Instagram par un compte sobrement intitulé « décolonisons nous » (rien que ça…), par deux employé(e)s du Slip Français le 1er janvier 2020. . La première figurante tient absolument à nous annoncer d’emblée qu’il n’y a bien sûr aucun propos raciste… Mais elle est grimée en noire (ce que l’on nomme un black face, pratique raciste), imite l’accent africain, et un individu se trimballe déguisé en singe dans son salon, provoquant l’hilarité générale, sur fond de Saga Africa…. Le lecteur/la lectrice appréciera.
On comprend mieux pourquoi certains s’y attach(aient ?) tant, à cette marque « patriote« …. Tout est dit :
Les communicants de cette marque faisaient référence à une critique émise sur les réseaux sociaux à propos de cette photo, sur laquelle on peinera en effet à trouver un signe de diversité… :
A la suite de cette affaire, la marque s’est fendue de deux communiqués que voici :
Il est intéressant d’observer comment la presse française traite à présent ce sujet, plusieurs jours après…
La question essentielle à retirer de cette histoire serait donc de savoir s’il est légal ou non de sanctionner un(e) salarié(e) pour des faits relevant de la vie privée… On en oublierait presque que, derrière le droit, il y a aussi et surtout une affaire de racisme caractérisée…