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Tartuffe n'est pas mort

Publié le 18 juillet 2008 par Porky

Fait surprenant : ce matin, je me suis réveillé suffisamment tôt pour écouter la Revue de Presse sur France Inter : Edifiant, édifiant...

Naturellement, en première page, l'affreuse, l'abominable affaire de dopage dans le Tour de France. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Messieurs les Journalistes de la presse écrite (y a pas d'autres mots pour les nommer, dommage), ne donnent pas dans la dentelle. Le fameux Cobra est appelé "serpent", "vipère" (non, je ne ferai pas de remarque sur ces jeux de mots douteux) et les plumes moralisatrices se déchaînent contre lui. Lynchage public, prenez vos pierres, la victime expiatoire est prête.

Entendons-nous bien : je n'ai aucune sympathie pour ce genre de personnage et je ne vais pas pleurer sur son sort. Il a joué, il a perdu. Point final. Mais que ces hypocrites faussement bien-pensants qu'on appelle journalistes (celui de "Libé" obtient la palme d'or) organisent une lapidation collective, nous infligent des leçons de morale et s'indignent vertueusement de pratiques dont tout le monde sait qu'elles sont hélas devenues monnaie courante et surtout indispensables dans une épreuve qui n'a plus rien de sportif mais relève avant tout du spectacle, me semble relever, au mieux, de la plus magnifique tartufferie.

Qu'est le Tour de France ? Une machine à fric, à pub, une énorme entreprise qui rapporte des milliards d'euros ; c'est aussi  une façon parmi tant d'autres d'amuser le bon peuple et de le divertir. On est loin, très loin, à des années lumières des premiers tours de France. Le public veut du spectacle, de la sensation, de l'extraordinaire. On va le lui offrir avec ces coureurs prêts à n'importe quoi -pour certains d'entre eux- pour satisfaire les sponsors. Les organisateurs accumulent les difficultés, les défis quasiment surhumains... et s'étonnent après que les coureurs aient recours au dopage ! Comme s'ils ignoraient que le corps humain n'est qu'une machine, et que cette machine ne peut aller au-delà de ses limites naturelles -sauf, bien sûr, si on l'aide un peu à dépasser ces fameuses limites.

Ils le savent. Les journalistes le savent. Tout le monde le sait. Ce que je viens d'écrire n'est certainement pas le scoop du siècle. Mais les médias continuent de "déplorer" cette "irruption" du dopage dans le monde si sain, si sacré, si beau, si pur, du sport professionnel ! Non, Tartuffe n'est pas mort ; la preuve, il écrit encore.


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