Bien : moi je respecte
A ma façon brutale, des manières douces
Envers les malheureux et implacables
Envers ceux qui méprisent la faim et la douleur,
Et le travail sublime, moi je respecte
La ride, le cal, la bosse, la farouche
Et pauvre pâleur de ceux qui souffrent.
Je respecte cette pauvre femme d’Italie
Pure comme son ciel, qui à l’encoignure
De la maison sans soleil où je dévore
Mes désirs de beauté, vend humblement
Des ananas sucrés ou des pommes blafardes.
Je respecte le bon Français, brave, robuste,
Rouge comme son vin, qui avec des éclairs
De drapeau dans le yeux, traverse en quête
De pain et de gloire l’Isthme où il périt.
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Bien: yo respeto
Bien: yo respeto
A mi modo brutal, un modo manso
Para los infelices e implacable
Con los que el hambre y el dolor desdeñan,
Y el sublime trabajo, yo respeto
La arruga, el callo, la joroba, la hosca
Y flaca palidez de los que sufren.
Respeto a la infeliz mujer de Italia,
Pura como su cielo, que en la esquina
De la casa sin sol donde devoro
Mis ansias de belleza, vende humilde
Piñas dulces o pálidas manzanas.
Respeto al buen francés, bravo, robusto,
Rojo como su vino, que con luces
De bandera en los ojos, pasa en busca
De pan y gloria al Istmo donde muere.
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José Marti (1853-1895)– Vers libres (L’Harmattan, 1997) – Traduit de l’espagnol (Cuba) par Jean Lamore – Prologue de Cintio Vitier.