Ainsi hier soir chez elle, dans le calme presque provincial de son grand et harmonieux
salon, je me suis sentie fléchir plus d'une fois. [...], je sentis ses doigts tièdes sur ma nuque pliée, à la lisière sensible de mes cheveux courts, dont elle caressait les lignes rasées à la tondeuse qui descendent dans le cou. J'ai frémi profondément de ce geste si naturel, même enfantin, et n'osant relever la tête, plusieurs fois également ayant embrassé ses mains en riant, j'ai senti les dangers d'un tel jeu fait de frôlements, de regards, et au moment du départ, comme elle était penchée devant moi, arrangeant la ceinture de mon manteau, je ne pus résister et j'embrassai sa nuque claire.
Mireille Havet , Journal 1918-1919
S'inscrire à la newsletter
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
" Article précédent