Comme chaque fin d’année, avant que le gui ne tremble sous les coupes de champagne, avant que ne brûlent des voitures alsaciennes, le Président a présenté ses vœux à la Nation, pour la nouvelle année, voire la nouvelle décennie.
Dans une allocution de plus d’un quart d'heure (mais qui n’avait rien à perdre la laine, comme dirait un cardeur), Emmanuel Macron a assuré avoir entendu « les inquiétudes » sur la réforme des retraites mais n’a pas battu, en retraite, puisqu’il persiste et signe.
- Je ne céderai rien au pessimisme ou à l'immobilisme
Dans un climat de grève générale où le petit caporal cégétiste, voire moustachu, Martinez joue les pères fouettards, Jupiter a encensé, en censeur, le mérite d’un "projet de justice et de progrès social". Il a donc appelé le gouvernement et les syndicats à trouver un "compromis rapide" en tablant sur une table ronde plutôt en noyés car il se méfie des marauds niais.
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La réforme des retraites (...) sera menée à son terme car c’est projet de justice et de progrès social parce qu'il assure l'universalité (...) plus d'équité (...) et repose sur un principe de responsabilité ! Jupiter n’a pas parlé de l’abandon de l’âge pivot, le fameux cap des 64 ans qui permettrait d’entrer dans l’ère de la retraite et en deçà duquel on peut atteindre l’ère du repos mais avec une des cotes en moins, heu, une décote en plus. Néanmoins il s’est montré ouvert sur le sujet de la pénibilité au travail car certaines tâches sont difficiles et devraient permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt. Le tout est de mesurer la pénibilité : c’est un travail pénible. Que retenir comme critères ? Le bruit ? Les heures de nuit ? La cohabitation avec un collègue qui vote FN et qui refoule du goulot ?Auparavant, le président a évoqué les grands moments qui ont émaillé l'année 2019 (l'incendie de Notre-Dame, la mort de Jacques Chirac...), mais il s’est également donné des lauriers pour l'action engagée par le gouvernement depuis deux ans et demi, notamment sur le plan économique avec un bon coup de barre atteint (pas à thym, je rappelle qu’on évoque les lauriers).
Oui, il s'est réjoui de la création de "plus de 500 000 emplois" depuis son élection, sans préciser s’il s’agissait de CDD ou de CDI car tout contrat comptera.
Il est revenu sur la première grande crise sociale de son quinquennat : les gilets jaunes, estimant que ces vêtements réfléchissants avaient nourri la réflexion donc le dialogue ! Il pensait intérieurement à toutes ses prises de paroles dans tout l’hexagone pour le grand débat pour que la faconde féconde.
Jupiter a rappelé que l’impôt sur le revenu baisserait et que la taxe d’habitation serait supprimée sans préciser aux maires (qu’il aime) comment ils allaient procéder après leur élection (ou réélection) avec moins d’entrées de recettes fiscales ! Comment les collectivités pourront les collectes éviter ?
Emmanuel a promis d'"aider les agriculteurs et les pêcheurs à vivre mieux de leur travail", "investir davantage dans l'éducation et la santé", continuer "de faire de l'école, de l'apprentissage et de la formation tout au long de la vie le socle de notre société" et de prendre "des décisions essentielles pour nos concitoyens en situation de handicap et nos aînés dépendants". Un joli catalogue de promesses bien semées mais qui, peut-être déjà, se meurent.
Par ailleurs, il a certifié qu'il attendait au printemps les propositions des 150 citoyens tirés au sort pour participer à la Convention citoyenne pour le climat. Que peut-on attendre de ces citoyens. Beaucoup y voient une comédie haddock avec Macron qui aime enfler tant (en flétan ?). Le tirage au saur est-il hareng ?
Enfin, Jupiter a appelé à construire une "Europe souveraine", et alors que le Royaume-Uni quittera l'Union européenne le 31 janvier, a promis de "maintenir entre nos deux pays une relation solide".
And God save the Queen !