Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je ne suis pas de droite. Ça me paraît important de le préciser parce que c’est loin d’être une évidence pour tout le monde.
Quand je discute avec des gens de gauche, souvent fort préoccupés de ce que c’est d’être de gauche, la vraie, d’une gauche pure et non faussée en somme, aux réactions que mes propos suscitent j’ai l’impression d’incarner un discours patronal ridiculement réductible aux notions d’allégeance à la croissance, baisse de charges et libération des énergies. Comme si je venais revêtu de mon costume d’Alain Minc.
Notez que je n’ai pas d’antipathie très forte pour Alain Minc, mais disons qu’il ne fait pas partie, loin s’en faut, de mes penseurs de chevet.
L’affaire est entendue me direz-vous, j’en vois en tout cas parmi vous qui ont l’air d’accord, je suis de droite, de celle qui ne s’assume même pas.
Et ce malgré deux décennies de vote socialiste continu ou presque.
(Et je vois les mêmes qui ricanent.)
Mais là où l’affaire se complique c’est que lorsque je discute avec des gens de droite auto-déclarés, j’ai alors l’impression d’incarner un discours syndical ridiculement réductible aux notions d’exploitation des travailleurs, mépris de classe et avidité atavique des nantis. Comme si je venais revêtu de mon costume d’Henri Krasucki.
Notez que je n’ai pas d’antipathie très forte pour Henri Krasucki – j’ai même de l’admiration pour lui – mais disons qu’il ne fait pas partie de mes penseurs de chevet.
N’étant pas contrariant pour deux sous, je serais bien tenté de donner raison à tout le monde mais l’affaire paraît bien compliquée. Peut-être faute d’avoir été énoncée correctement. Il faudrait sans doute y revenir mais le temps presse et votre patience s’use.