Titre : Astérix, T38 : La fille de Vercingétorix
Scénariste : Jean-Yves Ferri
Dessinateur : Didier Conrad
Parution : Octobre 2019
Je suis un fidèle lecteur des aventures d’Astérix depuis ma plus tendre enfance. Néanmoins, les albums nés uniquement de la plume d’Uderzo m’avait éloigné de cet univers tant je trouvais la qualité des productions en question médiocre. Quand le devenir de la série a été confié à Ferri et Conrad, j’ai décidé de recroiser la route du plus célèbre des gaulois. Certes, les réalisations des deux nouveaux auteurs n’est pas au niveau de celles de Goscinny mais le résultat reste plus que correct. J’ai retrouvé l’esprit qui habitait mes lectures de jeunesse. J’étais donc curieux de découvrir La fille de Vercingétorix, dernière arrivée dans le village des irréductibles…
Une atmosphère familiale et familière
L’histoire nous apprend que Vercingétorix a eu une fille qui a grandi dans l’ombre, protégée par les fidèles lieutenants du légendaire chef gaulois. Mais suite à une trahison les romains sont sur sa piste. Pour protéger celle qui pourrait incarner la révolution contre l’envahisseur, il existe une seule solution : installer la jeune fille dans le village des irréductibles…
Ferri et Conrad respectent les codes de la série. L’immersion de la protégée du peuple breton dans le village est réussie. Elle permet à chaque protagoniste historique de trouver sa place. Cela donne le sentiment d’être à la maison. Une atmosphère familiale et familière accompagne la lecture et fait de cet album une belle réussite.
L’intrigue est simple et efficace. Le suspense résulte dans le devenir de la prestigieuse héritière. Certes à aucun moment on n’a peur qu’elle succombe aux sirènes romaines où qu’elle finisse dans les geôles de César. Néanmoins on se demande quelle destinée va-t-elle choisir quand elle aura gagné son indépendance. Le personnage possède un caractère qui la rend attachante. L’enchainement des événements est rythmé et les auteurs exploitent bien les personnages secondaires qu’ils soient classiques ou nés dans cet opus. L’histoire donc finalement assez prenante. Elle ne révolutionne pas le genre mais remplit parfaitement le cahier des charges.
Le trait de Conrad reste fidèle au style historique d’Uderzo. Sur ce plan-là, la filiation est efficace à mes yeux. Être plongé dans cet univers coloré tout en rondeur a un goût de madeleine de Proust. C’est toujours agréable d’être immergé dans un monde de notre enfance.
Au final, La fille de Vercingétorix est un cru sympathique. L’histoire se tient et je n’ai eu aucune difficulté à me laisser prendre par cette nouvelle aventure. Ce tome confirme que les auteurs sont des successeurs honnêtes de leurs légendaires prédécesseurs et ce n’est pas le moindre des compliments…