Le principe de son option Pleaz Pay consiste à transposer sur le web, d'une certaine manière, ce que les enfants pratiquent couramment dans les boutiques physiques : au moment de passer à la caisse, à défaut de puiser dans leur tirelire (en espèces), leurs parents sont généralement mis à contribution. Sur le site de Jennyfer, une option spécifique « faire payer » est présente sur la page de validation de la commande, grâce à laquelle la demande de règlement du panier peut être transmise à un proche.
Le fonctionnement est particulièrement adapté à un usage sur smartphone – qui correspond naturellement aux habitudes de la clientèle visée – puisque l'utilisateur est invité à envoyer en deux gestes un lien par SMS, par Facebook Messenger, par WhatsApp ou par messagerie à un de ses contacts (qui peut d'ailleurs aussi être un ami ou une grande sœur). Le destinataire est alors conduit directement vers la page de paiement où il peut facilement vérifier les articles achetés et finaliser la transaction.
La solution (simple) ainsi mise en place est surtout révélatrice d'un besoin mal couvert par les outils existants. L'acte de paiement, qui représente déjà une friction pour tous les adeptes du e-commerce, est encore plus problématique pour une population peu équipée de cartes. Certes, les banques s'empressent de leur proposer des produits dédiés afin de combler cette lacune, mais ils ne répondent pas aux attentes des adultes de pouvoir surveiller plus ou moins étroitement les dépenses de leur progéniture.
Si quelques startups (telles que Xaalys) prennent la question à bras-le-corps en déployant une offre complète capable d'accompagner les adolescents (et leurs parents) dans leur vie financière à l'ère digitale, leurs services restent à ce jour relativement confidentiels. Alors, en attendant que tous les jeunes aient enfin accès à des moyens de paiement modernes (ce qui pourrait être considéré comme un enjeu d'inclusion), la généralisation d'une approche similaire à celle de Jennyfer mériterait d'être envisagée…