C’était dans les années 60, d’abord le clic d’un bouton qu’on tourne, ensuite les lumières des cathodes qui chauffent. La voix du speaker qui annonce : je vous présente morte saison de Georges Chelon. Comme il fait sombre dans la pièce où trône l’imposant radio à cathode, on imagine un jeune homme bien habillé, élégant et talentueux. C’était le cas et c’était il y a très longtemps.
Morte saison Morte saisonL’amour est en rase campagne
Elle est partie ma paysanne
Avant le temps de la moisson Morte saison
Elle a renié mon bout d’asile
Paraît que l’amour dans les villes
A de plus vastes horizons Morte saison
Elle a mis mon cœur en jachère
Elle a pensé que de ma terre
Ne sortirait plus rien de bon Morne saison
Pas même un épi d’amour tremble
Plus un soupçon de pousses tendres
Qui dorment aux creux de mes sillons Mornes saison
Elle a mis mon cur en jachère
Elle m’a dit qu’il pourrait se faire
Qu’elle l’ensème un jour pour de bon
Si là-bas ça ne tournait…