Un pays est au bord de l'abîme : la Grande Bretagne. Que va-t-il lui arriver ?
La Grande Bretagne ressemble à Athènes. Après une période glorieuse, elle a vécu de talents importés, en leur fournissant les conditions qui ont fait son succès. Le moteur de la thermodynamique anglaise, c'est l'inégalité. Le pauvre qui veut s'enrichir nourrit l'élite de rentiers qu'il veut rejoindre.
Exemple ? La City est transformée par les Rothschild, qui ont défait Napoléon, puis de Siegmund Warburg, qui la sauve, invente la finance moderne, et y attire les Américains.
Et voilà comment cela pourrait expliquer le Brexit. Mme Thatcher et ses successeurs, en particulier Tony Blair, ont cru que le secret de la prospérité était dans le pouvoir miraculeux du "marché". L'Angleterre fournirait des conditions idéales, et attirerait les valeureux du monde, ouvriers prêts à travailler pour rien, entrepreneurs créateurs d'innovations et d'entreprises ou oligarques russes qui financeraient l'économie par leurs richesses mal acquises. Rien de plus simple.
Madame Thatcher a donc supprimé les "vieilles industries" du nord du pays en pensant qu'elles mobilisaient des ressources financières qui seraient mieux utilisées ailleurs. Tony Blair a étendu massivement l'UE, vers la main d'oeuvre orientale, qui rêvait des lumières occidentales ; il a facilité la mobilité des populations ; il a expédié son industrie (traité de Kyoto) vers les pays émergents, histoire de faire de la place à l'innovation, et de se débarrasser de la pollution. Le reste de l'Europe l'a suivi, médusé. Les techniques anglaises de réforme de la fonction publique se sont étendues partout. Nous sommes tous thatchériens.
Pour une fois, l'arroseur a été le premier arrosé. Le marché n'a pas répondu aux attentes. Et le pays s'est trouvé encombré d'immigrés en concurrence frontale avec des natifs qui étaient peut-être obsolètes, mais qui avaient le droit de vote. Brexit.
Comment l'Angleterre va-t-elle se tirer de ce mauvais pas ? Difficile de voir une autre option que le parasitisme de l'Union Européenne. Première réforme de M.Johnson : remplacer l'Union Jack par le drapeau noir ?