Ce changement est un changement comme il en arrive tous les demi-siècles. C'est un changement systémique. D'abord, c'est un changement d'esprit de la société. Voilà ce que je disais précédemment. Nous passons du "yang" au "yin". De l'individualisme au (plus) collectif.
La nouveauté de l'année a été la découverte que le précédent système était celui des "intellectuels". C'était une conséquence logique, a posteriori, des idées d'après guerre. Un temps de progrès technologique devait être dirigé par des esprits supérieurs. Seulement, cela a conduit à une impasse, cette nouvelle classe dirigeante faisant, finalement, l'inverse de ce que l'on attendait d'elle. Ce qui devait être l'ère de la rigueur scientifique a débouché sur le triomphe du "post modernisme" et de la "post vérité". Hegel avait vu juste. Surtout, cette élite n'a pas compris ce qui était attendu d'elle. Au lieu de gérer la société dans l'intérêt collectif, elle a considéré qu'elle devait sa position à ses mérites. Et elle s'est enrichie aux dépens de ceux qu'elle aurait dû servir. D'où mécontentement.
Ce qui est apparu dernièrement est le côté pratique du changement. Ce pourrait être un "green deal" mondial. Mais, comme toujours, il n'est pas ce que l'on attendait qu'il fut. Il semble parti pour être une révolution industrielle, et pas l'avénement d'une société de hippies altermondialiste bio mimétique. Il aurait l'intérêt de ressembler à la reconstruction d'après-guerre. On peut donc espérer le retour du plein emploi, et la fin du malaise actuel. Après le règne de la raison pure, on en viendrait à celui de la raison pratique, et de l'artisan. Il aurait aussi l'intérêt de trouver un emploi à l'argent que les banques centrales ont imprimé pour stimuler une économie en panne d'innovation, et donc nous éviter une crise financière sans précédent.