Quelques vins dégustés et bus autour de Noël,
en famille, et sans prise de notes.
Le 24 décembre au soir, en attendant le père
Noël.
Champagne
Deutz BSA : belle entrée en matière pour ce champagne
classique, oscillant entre tension acide et fin brioché salivant. Très Bien
Corton-Charlemagne
Grand Cru 2005, domaine Rapet : un nez largement
oblitéré par un côté liégeux ! Quel dommage parce que la bouche, à peine
atteinte, nous a délivré un festival de saveurs. Puissance tellurique,
minéralité exacerbée, complexité et maturité du millésime. Evolution parfaite,
avec toujours une pointe grillée et d’amers nobles. A revoir sur sa petite sœur
qui patiente en cave.
Volnay, premier
cru Clos des Ducs 1998, domaine du marquis d’Angerville :
un pinot à point, sur une belle évolution. Fruits noirs et bien murs, notes
réglissées et pointe d’épices douces, tannins avec du relief, un joli grain en
bouche. Suavité presque sensuelle. Superbe
Le 25 décembre au midi, on finit les restes …
mais on ouvre d’autres bouteilles.
Corton-Charlemagne
Grand Cru 2008, domaine Rapet : chardonnay alliant
puissance et finesse, sur une base minérale et acide bien définie. Joli grillé complété
par de beaux amers salivants. Note vanillée fine. Finale traçante, vibrante,
salivante. Excellent
Latricières-Chambertin
Grand Cru, 2009, domaine Rossignol-Trapet : un pinot nuiton,
sur les fruits noirs plutôt intenses, un réglissé profond très gibracois.
Elégante en bouche, suavité, mais avec peut-être un déficit de concentration. Très Bien
Le 26 décembre au midi, on se délocalise en
Normandie pour la bonne cause.
Crémant de
Loire, 1948, domaine de St Just (Arnaud Lambert) : un crémant trois étoiles, tendu et
minéral, mais avec un charme et une sorte de rondeur très avenante. C’est
frais, c’est sérieux et c’est plaisant. Très
Bien +
Chablis Grand
Cru, Château Grenouilles 2008, cave de la Chablisienne :
minéralité et puissance, pointe miellée fine sur un substrat « classique »
du Chablis : acidité citronnée, aromatique sur la coquille d’huitre, le
tout équilibré bien juste enrobé. Grand vin. Excellent +
Nuits Saint
Georges, premier cru Clos des Forets St Georges 2005, domaine de l’Arlot :
sans doute le vin des fêtes. Une sorte de synthèse parfaite entre un côté nuiton
« rustique » et une élégance sensuelle cambuléenne. Du fruit noir,
une acidité parfaite quoiqu’encore perfectible sur la garde, des tannins
veloutés, une pointe d’amertume très salivante. Longue empreinte finale pour ce
vin de beau volume. A boire et à conserver encore sans problème quelques années.
Exceptionnel
Petite pause le 27 décembre au soir.
Saumur, clos
de la Rue 2011, château de Brézé (Arnaud Lambert) :
un chenin encore sur sa jeunesse mais déjà bien évolué. Minéralité et acidité
du cépage, puissance du terroir, aromatique qui « brèze » déjà un
peu. Volume et légère rondeur. Allonge et élégance. Excellent
Nuits Saint
Georges, les Charmottes 2010, domaine Chicotot :
petite déception avec ce vin finalement sans trop de volume ni de charme.
Equilibre acide et décharné. Notes d’acétate assez prononcée. Un problème de
bouteille sans doute car le domaine nous habitue à (beaucoup beaucoup) mieux. A revoir
Réveillon familial du 28 décembre, où l’alliance
presque parfaite des mets (quelques spécialités du sud-ouest réalisées « maison »)
et des vins.
Chablis, premier
cru l’Homme Mort 2013, cave de la Chablisienne :
bah, c’est l’homme mort. Le substrat kimméridgien nous étreint, la minéralité
nous envahit, la tension nous vivifie. Superbe aromatique équilibrant la minéralité.
Accord majeur avec un foie gras de compétition. Excellent ++
Anjou, Authentique
2012, Catherine et Philippe Delesvaux : changement complet
de registre (mais pas de plaisir) avec ce chenin évolué, sec mais tendre (mon
côté impressionniste), rondeur avenante, acidité redoutable mais complètement
intégrée et complexifiée par l’aromatique, bref, un grand chenin qui donne le
contre-point parfait à des noix de st jacques et son velouté de panais. Excellent +
Fleurie, cuvée
spéciale (vieilles vignes) 2009, domaine Chignard (magnum) :
un gamay construit sur la puissance, l’effet millésime y étant sans doute pour
quelque chose. Maturité, concentration, fruit intense et longue acidité. Bel
accord avec un agneau de 7 heures. On m’avait dit que les 2009 se goutaient
bien en ce moment. Essai transformé (merci Oliv). Excellent
Pernand-Vergelesses,
premier cru les Vergelesses 2009, domaine Rapet père et fils (magnum) :
un cru ressorti (en octobre dernier) par Vincent Rapet pour les fêtes de Noël.
Je me suis laissé tenté. Grand bien m’en a pris. Elégance fruité tant au nez qu’en
bouche. Douceur suave des tannins, complexité entre fumé et épicé en bouche,
sur un vin sérieux quoique de demi-corps. C’est onctueux tant le plaisir est
grand. Finale à l’avenant. Le « petit » frère de l’Ile des
Vergelesses n’est pas en reste. Bonne pioche (encore une fois) au domaine. Excellent ++
Pour la route avant le retour sur Paris, le
30 décembre au midi.
Chassagne-Montrachet,
premier cru Clos du château de la Maltroye 2013, château de la Maltroye :
un vin encore jeune, marqué par son millésime (plus j’y pense, et plus je
trouve un air de famille entre 2008 et 2013), mais finalement un vin facile et
procurant un plaisir simple et immédiat. Tannins rustiques mais de belle
facture, un fruité laissant apparaître un grain en bouche, une acidité marquée
mais intégrée. Simple et efficace à ce stade. Très Bien +
Maintenant,
une pause s’impose avant le 31 !
Bruno