Après « Magic Order », réalisé avec le talentueux Olivier Coipel, le très vendeur Mark Milkar revient avec un titre Netflix qui devrait offrir quelques heures de pure distraction aux accros du petit écran. D'ici là, découvrons la version papier. Edison Crane est l'homme le plus intelligent du monde. Trentenaire black beau et propre sur lui,il dirige aujourd'hui, grâce à ses dons extraordinaires une sociétéflorissante qui lui permet de reverser des fonds à des causes humanitaires.Son cerveau est capable de tout retenir et de se repartir plusieurs taches à la fois.Absorbant tout, il connaît tout, et adore aussi les défis sportifs dangereux. Occupé par la réalisation d’un missile pouvant dévier un astéroïde menaçant l’humanité, il va cependant, malgré lui, être utilisé à des fins destructrices dépassant l'entendement humain.
Mark Millar à trouvé la formule du hit qui culmine au top 10, et il ne se prive pas d'exploiter le filon tant qu'il peut. Sur ce deuxième titre produit par et pour Netflix,dorénavant propriétaire du Millar's World, il délivre une recette qui fera sans aucun doute mouche au près d'un grand nombre de jeunes adultes férus de séries TV. En six épisodes, il boucle un récit,sinon haletant,en tous cas suffisamment original et prenant pour aller jusqu'à son terme,ce qui n'est pas gagné dés la lecture des premières pages. En effet, le personnage principal, super héros par son intelligence naturelle hors du commun, est l'incarnation, sur le papier, de tous les poncifs du Blockbuster que l'on peut redouter en allant au cinéma aujourd'hui.C'est à dire de beaux costumes, de l'argent coulant à flot, des cascades improbables, du sang, une certaine fascination pour le luxe et l'exagération, un peu de violence crasse sous couvert de déviances sectaires, allant jusqu'à une chasse à l'enfant dans les bois.
Apprendre en accéléré Kung Fu à la TV, ca sert...
Bref, on aborde cette nouvelle série avec un certain recul,jusqu'à la fin du troisième épisode, soit la bonnemoitié de l'album.Là, enfin, on décolle, au sens propre comme au figuré, (il va être beaucoup question de saut en parachute et de vaisseaux spatiaux), avec le noeud de l'intrigue qui s'assoupli.La longue introduction façon générique de « Mission impossible » devient enfin un chapitre et Edison un acteur un peu normal, prenantdes coups. C'est bête,mais pour qu'un super héros fonctionne, c'est bien connu, son ou ses points faibles doivent apparaître à un moment donné.Bref, notre prodige mange un peu des gnons,quelques balles,et réalise quelques exploits imprévus bien sentis.Ça change du « sur mesure » et inaugure,pour le coup,une sorte de façon de faire type « agence tout risque », qu'en bon vendeur,Mark Millar a du calculer sur une série longue distance à la destinée déjà tracée.Au passage, il se fend de la création d’une sorte de Terre parallèle, façon d’inaugurer son petit univers à lui, avec une invasion prévue à la clef par une flotte très Marvellienne.
Edison est devenu grand, et très rapide
Une couverture bien "pensée"
Si ce « Prodigy » n'à pas de numéro 1 sur sa couverture,c'est donc sans doute juste un argument... de vente. De son côté, Rafael Albuquerque (« American Vampire », « Huck »…), assure le job graphique dans un style reconnu et appréciable, sans grandes surprises néanmoins, mais réalise bien 60% de l'intérêt de l'album, avec certaines cases marquant l'oeil. Les couleurs sont assurées par Marcelo Maiolo. Un assez bon « premier » tome donc, qui demandera néanmoins à faire ses preuves sur la longueur...FG « Prodigy : la terre maléfique » par Mark Millar et Rafael Albuquerque Éditions Panini comics (22 €) - ISBN : 978-2809481013