Alors oui les clubs français ne peuvent pas s’aligner sur les prétentions salariales des joueurs dès lors qu’ils ont des propositions de l’étranger. Bien sûr aucun club français n’aura un jour un palmarès comparable au Real Madrid, à l’AC Milan, au Bayern Munich ou même à l’Ajax Amsterdam. Non ! Marseille non plus ! Évidemment à choisir (au summum de la mauvaise fois) entre Arsenal-Liverpool et Le Mans-Auxerre, la confrontation anglaise prendra le dessus. Mais cela suffit-il pour conclure que notre championnat est tout miteux ? Comparer Toulouse – Lorient à Inter Milan – AS Rome relève bien plus du lobbying de la sinistrose que d’une opinion bien fondée, pourtant n’importe quel Jacky entamera son argumentaire contre la ligue 1 par là. Real Saragosse – Santander atteint autant d’approximations techniques et tactiques que Sochaux – Rennes, mais pourquoi personne ne s’en émeut ? Balancer sur la nullité de notre championnat est bien plus vendeur et si les arguments sont crétins, le constat n’est pas loin d’être tout de même faux.
Manque de stars, mais sait-on au moins remarquer les bons joueurs ?
Les stades.
Les salaires.
Quel (en)jeu ?
Le bon joueur dans une équipe en a marre d’aller de saison moyenne en déconvenue. L’idée de tenter sa chance ailleurs est légitime sportivement.
De même que jouer pour ne pas perdre ! Si le nombre d’attaquants n’a jamais prouvé scientifiquement qu’une équipe marquait plus de buts (à part quand on jouait à 10 attaquants au début du XXe siècle), le manque de contribution offensive des milieux de terrains est patent. L’équilibre (sacro)défensif est de mise. Manchester United remporte la Ligue des Champions avec la meilleure défense de la compétition. On se souvient (puisque c’est d’actu) que l’équipe de France de 1998 jouait avec trois joueurs à vocation offensive (Zidane, Djorkaeff et Guivarc’h) lors de la finale contre le Brésil (3-0). La contraction des trois milieux défensifs (Deschamps, Petit, Karembeu) laissait toute latitude aux montées des latéraux (Lizarazu et Thuram) et les courses de Petit et Karembeu était rarement à vocation défensive une fois le ballon tenu. Le nombre d’attaquants ne fait pas tout. La question est quoi faire du ballon une fois qu’on l’a récupéré à la condition d’être placé assez haut tout de même. C’est-à-dire pas comme le PSG de la saison 2007-2008 qui jouait à 25 mètres de Landreau.
Quel engouement ?
Après jouer le maintien à Boulogne-sur-Mer faut avoir du courage. À Hull, Nottingham, Leipzig ou Genoa, ils en ont plus. Na !
La Ligue 2 (et on parle même pas du National) est très peu suivie en France et la disparition de France 2 Foot n’arrange rien à l’affaire même si l’émission était d’une médiocrité sans pareil. Pour voir de la Ligue 2, il faut payer, même pour voir les buts ! Qui vient en premier l’œuf ou la poule ? Est-ce par manque de demande qu’il n’y a pas d’offre ou l’inverse ? On penchera plutôt pour la théorie du monopole crypté…
Pour résumer : Le jour où l’on arrêtera de comparer nos préhistoriques clubs, qui payent trop les joueurs moyens, avec des tops clubs étrangers. Qu’on reviendra à l’essentiel du football (11 gars, un ballon, jouer, marquer des buts). Qu’on ne sanctuarisera plus l’élite (dit Ligue 1) en s’intéressant à la Ligue 2 (qu’il faudrait faire jouer le dimanche après-midi)… Et bah, on aura fait un grand pas.