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La fin de l'Etat providence

Publié le 29 décembre 2019 par Christophefaurie
Le Français n'a jamais aimé l'Etat et le salariat, assimilé à l'esclavage. Le Français est, par essence, libertaire. C'est ce que l'on découvre en lisant ce qui se disait et s'écrivait avant guerre. La particularité de notre culture était de prendre en compte la dimension sociale de l'existence, par le biais d'associations relativement légères (mutuelles, coopératives, etc.). L'avènement de l'Etat d'après guerre s'est fait contre nature. L'Etat est devenu extrêmement pesant, il a opéré une prise en charge quasi totale des existences, au moment où l'entreprise technocratique, émanation de l'Etat, transformait les paysans, libres et indépendants, en ouvriers des Temps modernes, salariés.
Ce modèle est en train de craquer. Cet Etat technocratique est pris en tenaille entre les intérêts corporatistes de ses personnels et les réformes malencontreuses dont ses hauts fonctionnaires ont l'initiative depuis plusieurs décennies, et qui démolissent à la fois ses grandes entreprises (France Télécom, Crédit Lyonnais, Alcatel, Pechiney, Thomson, Alstom, Areva, etc. etc.) mais aussi ses services publics (hôpitaux, chambres de commerce, transports, production d'énergie, audiovisuel public, etc. etc.), ce faisant criblant le pays de dettes, et le noyant dans le dysfonctionnement : nos trains, dont nous étions si fiers, n'arrivent plus à l'heure, et, d'ailleurs, souvent, ne partent plus.
Où allons-nous ? Une possibilité serait un Etat beaucoup plus léger et une société beaucoup plus résiliente, qui dépende beaucoup plus d'elle-même. L'individu, nous, pourrions réintégrer des pans entiers des services publics. Par exemple en fournissant une partie de notre énergie. Et en renforçant nos réseaux de solidarité, en rendant des services à nos amis, et en attendant d'eux. Autrement dit, en en revenant aux idées d'avant guerre. Ou à ce qui se pratique, au moins à la campagne, en Amérique du nord, si j'en crois ce que je lis. Transition probablement difficile, mais nous avons à y gagner une plus grande liberté.

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