Un des plus récents entrants sur ce marché prometteur est FinTechOS, qui vient de lever 12,7 millions de livres sterling dans le but d'accompagner son développement commercial en Europe, aux États-Unis et en Asie du sud-est. Sa solution est tout à fait caractéristique des tendances du secteur, combinant une plate-forme flexible centrée sur le client (et ses données) avec une place de marché de produits complémentaires, le tout reposant sur un socle infonuagique (cloud) avec un soupçon de logiciel libre.
L'ambition de l'entreprise est d'apporter aux institutions financières traditionnelles – banques et compagnies d'assurance – la capacité de lutter à armes égales avec les N26 et les Revolut de ce monde. Ce choix n'est évidemment pas surprenant, car les startups de la FinTech ont tendance à préférer développer elles-mêmes leur patrimoine technologique (ou bien elles adoptent des services tout compris, tels que ceux que propose SolarisBank) et elles ont des moyens budgétaires souvent limités.
Se pose pourtant rapidement la question de la pertinence à long terme de cette stratégie, autant pour FinTechOS que pour ses clients potentiels. Premier point d'achoppement probable, le cœur informatique existant, dont le remplacement n'est généralement pas envisagé dans les tentatives de modernisation, empêchera de profiter de l'accélération des déploiements de nouveaux modules. La conséquence de ce handicap sera le maintien dans le temps d'une hétérogénéité délétère des systèmes.
Le recours à des plates-formes de nouvelle génération dans un établissement historique se heurte souvent à la même limitation : plus facile à envisager au niveau des interactions avec les clients (où le besoin paraît également le plus urgent), il détourne l'attention de la remise en cause indispensable des fondations, que personne ne souhaite affronter en face. Alors, comme avec les chercheurs d'or, les pelles se vendront pendant un temps… jusqu'à ce que la fin (l'absence ?) du filon idéalisé devienne une évidence…